Les fruitiers rares
 
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Article publié en 2005.
Auteur : Pierre MEYNADIER.
Tous droits réservés.

 

 

Recensement et introduction de cultivars fruitiers de mûriers

 

 

 

L'article est une compilation réalisée à partir des archives de Pierre Meynadier (1900-1985), sauvegardées par Jean-Marie Bernard, président de l'association Fruits Oubliés-PACA. Jean-Marie Bernard, qui, selon ses propres termes "en est le conservateur et non le propriétaire", les a mis volontiers à la disposition de François Drouet, collectionneur de fruitiers rares. Parmi des milliers de pages se rapportant à divers domaines botaniques (manuscrites, ou dactylographiées sur du papier pelure à la limite de la lisibilité), la quintessence relative aux cultivars fruitiers de mûriers (Morus spp.) a été minutieusement relevée et saisie sous informatique. Ceci afin de mettre ces informations oubliées à la disposition du plus grand nombre, et d'en assurer la pérennité.

Selon le plan suivant : hommage à Pierre Meynadier, travail de recensement et d'introduction des mûriers, organisation des diffusions et des multiplications, identification des espèces de mûriers, les cultivars fruitiers de mûriers, récapitulatif et localisation des cultivars.

 

HOMMAGE A PIERRE MEYNADIER

Jean-Marie Bernard et François Drouet

 

Il est des hommes d'exception. Pierre Meynadier (1900 -1985) fut de ceux-là... Son œuvre fut consacrée à la bio-diversité végétale et à sa promotion par des actions de terrain, dans un esprit véritablement humaniste. Depuis Paris, puis dans les Cévennes où il résida lors de la dernière partie de sa vie, Pierre Meynadier a travaillé pendant des décennies sur les plantes mellifères, notamment le tilleul. Il a également étudié et promu diverses espèces fruitières (mûrier, châtaignier, kaki, petits-fruits, azérolier, fruitiers sauvages...).

Son action a aussi porté sur les champignons et sur bon nombre de plantes ornementales. Il a étendu ses investigations aux espèces destinées au reboisement et milité pour leur diversification raisonnée. Il s'est même intéressé à l'algue bleue (Spiruline), qui contient 70 % de protéines. Inspiré par les travaux de M. et Mme Fox (34190 Ganges), il en faisait la promotion auprès d'éventuels amateurs résidant en région méditerranéenne. Et il préconisait l'utilisation de l'énergie solaire pour obtenir la température de culture requise...

Pierre Meynadier s'intéressait aussi à de nombreux sujets en rapport avec l'environnement. Par exemple, à 80 ans, il avait mis au point avec deux autres personnes un bac à réserve d'eau plus importante que celle des bacs du commerce, fabriqué en ciment à partir d'un moule qu'il détenait chez lui. Il en avait gracieusement distribué 300 exemplaires aux habitants du village de Pignan (Hérault), où il résidait depuis quelques années, pour qu'ils puissent fleurir les trottoirs devant leur maison. Autre exemple : à 83 ans, il  a rédigé et diffusé largement un rapport sur la phytoépuration des eaux usées par le procédé de l'Institut Marx Planck. Et la liste est longue...

Pendant quarante ans, il a entretenu en France et à l'étranger une correspondance immense avec des ambassades, ministères, collectivités locales, associations, organismes scientifiques, professeurs d'université, conservateurs de jardins botaniques, botanistes, agronomes, pépiniéristes, collectionneurs de plantes... Il a toujours su en mettre les résultats à la disposition du plus grand nombre par des publications, conférences et expositions, ou au travers des associations. Il a rédigé divers articles dans des journaux, en particulier Le Midi Libre dont on ne peut que louer le soutien apporté à l'action de Pierre Meynadier, ainsi que dans des revues françaises et étrangères.

Il a été parmi les initiateurs du Parc Naturel des Cévennes, fut l'un des fondateurs de l'association "Fruits Oubliés Sauve Qui Pomme", et a créé et animé l'association "Les pépiniéristes bénévoles". Par le biais de cette dernière, il a favorisé la création de nombreuses pépinières scolaires animées par les instituteurs.

Outre la passion, l'énergie et la ténacité qui sous-tendaient l'action de Pierre Meynadier, son désintéressement total et son altruisme s'inscrivaient de façon naturelle dans une démarche humaniste. Ainsi, dans sa lettre de remerciement au journal  Le Midi Libre, qui avait publié un article consacré à  son invention, il écrit : "Merci d'avoir bien voulu publier l'article que je vous avais envoyé sur les bacs. Leur description ayant paru dans un périodique, cette invention tombe, comme je le désirais, dans le domaine public et un aigrefin ne peut ainsi par un brevet en garder l'exclusivité pour son profit personnel".

Autre exemple, l'adhésion à son association "Les pépiniéristes bénévoles" ne donnait lieu à aucune cotisation et l'une des valeurs constamment mise en avant par Pierre Meynadier était "Le pépiniériste bénévole reçoit gratuitement des graines ou des plantes, et il s'engage en contrepartie à donner plus qu'il ne reçoit". Parmi toutes les actions accomplies par Pierre Meynadier dans les domaines de l'écologie et de la botanique, l'une des plus significatives est l'immense travail de recensement et d'introduction à partir de nombreuses parties du monde de cultivars de mûriers fruitiers, mené pendant des années.

Mettre à la disposition de tous les résultats de ce travail et en assurer la pérennité, est, à notre sens, le meilleur hommage que l'on puisse rendre à Pierre Meynadier.
 

Pierre Meynadier à l'âge de 80 ans                              Pierre Meynadier à l'âge de 80
ans

Pierre Meynadier à l'âge de 80 ans
(photos extraites de l'entretien accordé au journal Midi Libre, le lundi 25 Août 1980,
rubrique "Galerie de portraits", intitulé "Le vieil homme et la nature" ; H.C)

 

LE TRAVAIL DE RECENSEMENT ET D'INTRODUCTION DES MÛRIERS

François Drouet

 

HISTORIQUE

Le travail de Pierre Meynadier sur les mûriers fruitiers a commencé très tôt. Le 30 Mai 1946, en réponse à une sollicitation, les pépinières de Touraine (Pinguet-Guindon et Fils) lui répondaient : "Monsieur, en possession de votre estimée du 26 écoulé, relative à une demande de renseignement au sujet de mûriers, j'avais, avant la guerre, des pieds-mères de mûrier à fruits noirs ; malheureusement, les bombes ont dévasté ces pieds-mères et nous n'avons pas eu le temps matériel encore de réparer ces dégâts, c'est à dire de replanter d'autres pieds-mères. Vous pourriez pour cela vous adresser à Monsieur Dima Benjamin, pépiniériste à Doué La Fontaine, lequel a pris la succession de la maison Châtenay qui possédait des mûriers noirs. Espérant que vous aurez satisfaction, je vous présente, Monsieur, mes bien sincères salutations" (signature illisible...).

Cette aimable réponse est un exemple significatif de ce que nous avons pu constater : les pépiniéristes contactés par Pierre Meynadier ont toujours répondu de façon volontariste, et ont parfois poursuivi de façon active une collaboration avec lui. De 1965 à 1983, les prospections et introductions de cultivars mûriers fruitiers se réalisent de façon intensive à partir de nombreux pays des deux hémisphères : USA, Canada, Royaume-Uni, Irlande, Australie, Nouvelle-Zélande, Rhodésie, Afrique du Sud, Syrie, Liban, Israël, Iran, Irak, Afghanistan, Russie, Roumanie, Asie centrale... 

 

METHODES ET MOYENS

A l'époque, le micro-ordinateur et le traitement de textes, a fortiori Internet, n'existaient pas. Pierre Meynadier ne disposait que d'une modeste machine à écrire ,et employait du papier pelure, modifiant les coquilles à la main pour s'épargner de frapper à nouveau des pages entières. Beaucoup de ses textes sont manuscrits, et constituaient une banque d'informations personnelle pour ses publications ou ses correspondances.

Pierre Meynadier ne connaissait pas l'anglais. Mais il utilisait principalement cette langue avec ses interlocuteurs non francophones, en faisant traduire sa correspondance par des bénévoles. Ses archives regorgent de textes en français de sa main, et en anglais de ses correspondants, accompagnés de leur traduction dans les deux sens rédigée par un tiers : un travail de bénédictin... illustré par l'envoi de centaines de lettres. De même, pour les articles ou annonces à faire paraître dans des revues anglophones, on retrouve dans ses archives les textes rédigés en français et leur traduction en anglais par un tiers. Il disposait en outre, parmi ses pépiniéristes bénévoles et ses correspondants, de traducteurs pour l'espagnol (M. Fabregoule), le hongrois (M. Kesmarky), le Polonais (M. Cardon-Bremon), le russe (M. Riedacker), le japonais (M. Barras)...

La lettre-type utilisée pour le premier contact inscrivait sa demande sous couvert du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, les plants ou les greffons étant à expédier à M. Callen, arboretum de Chèvreloup, près de Rocquencourt, dans les Yvelines. Elle décrivait sa démarche comme une action à but scientifique et écologique, sans motivation commerciale, visant à étudier le comportement des espèces et variétés de Morus fruitiers dans les différents biotopes du futur Parc National des Cévennes. Il insistait sur l'utilisation précieuse des fruits des mûriers : cueillette pour les touristes et alimentation pour la faune (oiseaux et animaux divers).

Pierre Meynadier, soit dans ses demandes initiales, soit dans l'accusé de réception des plants ou greffons reçus, sollicitait toujours, en fin de lettre, l'indication de pistes complémentaires éventuelles à exploiter. L'interlocuteur lui donnant alors les coordonnées d'autres interlocuteurs dans son pays, cela générait un important flux continu de nouveaux correspondants. Il envoyait systématiquement une lettre de remerciement à ses fournisseurs, et les tenait au courant des résultats des multiplications. Il n'hésitait pas à solliciter l'aide des ambassades et consulats, parvenant même à faire payer des commandes en rands directement  par le conseiller agricole du consulat d'Afrique du Sud et à le rembourser en francs...

Il faisait également paraître dans des revues étrangères des annonces relatives à ses recherches de cultivars de mûriers. Le nombre important et le caractère rébarbatif des problèmes à résoudre dont témoignent ses archives n'avaient pas d'incidence sur son dynamisme et son efficacité. Rédaction et régularisations de mandats internationaux, gestion des facturations exprimées dans les monnaies locales, prise en compte de périodes d'interruption d'acceptation des mandats internationaux par certains pays, formalités douanières, certificat phytosanitaire (envoi aux fournisseurs étrangers de la réglementation française en matière d'importation de végétaux, souvent traduite en anglais).

Et aussi : organisation des expéditions en fonction de l'inversion des saisons pour les commandes dans l'hémisphère sud, relance au moment propice auprès des fournisseurs s'étant engagés pour s'assurer qu'ils n'avaient pas oublié l'expédition à réaliser, réitération de commandes aux fournisseurs l'année suivante lorsque la multiplication n'avait pas réussi... Il conservait scrupuleusement la correspondance avec les différents interlocuteurs, classée par pays. Les résultats de ses investigations étaient soigneusement notés, et souvent commentés. Par exemple : "Pas de réponse intéressante de la Turquie, pourtant, en Arménie, le mûrier était très apprécié comme arbre fruitier. Or, une partie de l'Arménie est turque".

 

ORGANISATION DES DIFFUSIONS ET DES MULTIPLICATIONS

Pierre Meynadier

 

Organisation décrite par Pierre Meynadier dans différentes notes adressées à ses correspondants, dont les membres de l'association "Les pépiniéristes bénévoles".
 

Les correspondants étrangers envoient les plants ou les greffons de cultivars de mûriers fruitiers à M. Callen (Muséum d'Histoire Naturelle, arboretum de Chèvreloup, route de Maule Rocquencourt 78150 Le Chesnay), qui en garde une partie et répartit  le reste entre le professeur Rivals (ENSA de Toulouse) et le pépiniériste Minier. Cette station du Muséum a planté plusieurs centaines de mûriers blancs pour les futures greffes de matériel végétal reçu des fournisseurs contactés. Des difficultés de greffage de Morus nigra et de Morus alba sur porte-greffe Morus alba ont conduit le Muséum à conseiller en 1968 d'associer à la station de Chèvreloup trois autres stations : CNRA de Provence, Villa Thuret, Antibes, M. Augé ; CNRF d'Avignon, M. Hames ; ENSA de Toulouse, professeur Rivals. La station de Chèvreloup conservant son rôle de réception et de répartition.

Le climat de Versailles ne se prêtant pas au mieux à la culture du mûrier, M. Callen répartit depuis 1977 le matériel de multiplication entre deux pépiniéristes : MM. Minier et Rey. M. Minier étant en bons termes avec M. Rey, a envoyé à ce dernier toutes les variétés qu'il possédait (une trentaine). Nous avons donc aujourd'hui deux sources d'approvisionnement futur, représentant une quarantaine de variétés.

M. Hames (station de recherches forestières d'Avignon) avait le projet d'établir une collection de mûriers à l'arboretum du Ruscas, dans la forêt du Dom, en bordure de la nationale 98 sur la commune de Bormes Les Mimosas, dans le Var. M. Ferrandes (CNRF Le Ruscas, Var) et M. Augé (INRA Villa Thuret, Alpes-Maritimes) ont planté en 1977 dans cet arboretum 15 plants de 11 variétés fournis par les pépinières Minier. Les plantations vont continuer en 1978 et 1979, au fur et à mesure que les pépinières Minier pourront livrer de nouvelles variétés.

Le Ministère de la Culture et de l'Environnement avait demandé à M. Ravetta, directeur du Parc National de Port-Cros (50 Avenue Gambetta 83400 Hyères), de prendre en charge la mise en place sur l'île de Porquerolles d'un conservatoire chargé de la préservation des espèces méditerranéennes menacées. En effet, l'Etat possède à Porquerolles 120 hectares de terres cultivables et dispose de personnel et de matériel agricole. Le projet de conservatoire des espèces sauvages est bien avancé (pépinière de multiplication opérationnelle, plusieurs espèces déjà en culture) ; par contre celui du conservatoire des espèces cultivées est à peine ébauché. Toutefois, M. Ravetta a fait planter à Porquerolles dès l'automne 1978 toutes les variétés fruitières de mûriers qu'il a pu se procurer. Signalons qu'une maladie importée de l'étranger a atteint la région de Bordeaux. La position insulaire de Porquerolles et son écran de conifères semble mettre la mûraie expérimentale en cours de constitution à l'abri d'une contagion possible ailleurs. Il serait souhaitable que soient créées d'autres stations expérimentales dans les Cévennes : pas de réaction actuellement de la part du Parc National des Cévennes.

Pour diffuser les mûriers, je compte sur les membres de notre association "Les pépiniéristes bénévoles". Je vais également mettre à contribution quelques correspondants de régions de climat doux (Alpes-Maritimes, Dordogne, Indre-et-Loire...) s'étant manifestés à la suite de mon article paru dans Nature et Progrès. Pour la première fois en dehors des professionnels disposant d'un matériel élaboré (mist, température contrôlée du sol et de l'air, enrichissement en gaz carbonique...), M. Mastras (30460 Lasalle), ancien ingénieur agronome, a réussi le bouturage du mûrier noir par une méthode ne requérant pas de matériel compliqué. Une fiche sur sa méthode est à disposition de ceux qui le souhaitent.

M. Blanc jean (30940 Saint André de Valborgne) autorise des prélèvements de greffons sur son mûrier noir. M. Bonnet (30000 Nimes) possède une propriété avec une dizaine de mûriers noirs, dont un produit de très beaux rejets pour multiplication. M. Cazal (48250 Meyrueis et 30750 Téves), dentiste en retraite, s'intéresse particulièrement au mûrier. M. Costa Michel, instituteur (30170 Monoblet), a créé une pépinière de mûriers Kokusa 21 (variété de Morus alba pour la sériciculture moderne), et s'intéresse aussi aux mûriers fruitiers. M. Vaisse, qui possède une propriété à Moissac, et M. Pasteur (aumônier de l'armée de l'air), qui autorise les prélèvements de greffons sur son mûrier noir, ont créé une petite pépinière. M. Catoire Christian (30140 Peyroles), qui possède 40 hectares, introduit des mûriers dans le cadre de la création d'un arboretum. M. Pommarède Maurice (34000 Montpellier), président de l'association des professeurs de biologie de la région de Montpellier (quatre départements), essaye de bouturer le mûrier noir dans la serre chaude du lycée Foch.

Les pépinières Rey possédaient 480 mûriers non étiquetés. Dyane Catoire est allée les chercher à Jonquières avec une camionnette en février 1980, et ils ont été répartis en Cévennes. Tenez-moi au courant de leur développement. Quand ils commenceront à fructifier, nous chercherons à les déterminer et à sélectionner les mieux adaptés et les plus intéressants du point de vue fruitier.

Les pépinières Minier ont multiplié en 12 exemplaires 22 variétés de mûriers fruitiers, livrables à l'automne 1981. MM. Costa, Catoire, Jourdan, Cazal et Cabanes en constitueront une collection complète. Il s'agit de plants greffés de 2 ans à racines nues, hauteur 10 à 20 cm, au prix de 35 F pièce hors TVA. Si d'autres personnes désirent constituer une collection complète, me l'indiquer. Pour ceux qui ne souhaiteraient qu'un ou deux plants, ce n'est pas encore au point. Peut-être une coopérative avec laquelle M. Costa est en relation, ou un pépiniériste détaillant, s'organiseront (Rey et Minier sont des multiplicateurs qui n'effectuent que la vente en gros aux professionnels).

 

IDENTIFICATION DES ESPÈCES DE MÛRIERS

Pierre Meynadier

 

Je me suis aperçu que les indications concernant les espèces de mûriers données par mes correspondants étrangers (du moins les pépiniéristes, et même parfois les ministères de l'agriculture) sont souvent fausses. Trop souvent, on baptise Morus nigra un mûrier produisant un fruit noir, même s'il s'agit d'un Morus alba ou d'un Morus multicaulis. Or cette classification ne présente pas seulement un intérêt théorique, mais donne des indications précieuses sur l'emplacement où l'on devra planter le mûrier. Par exemple, Morus nigra, dont le départ de végétation est tardif, ne craint pas les gelées, contrairement à Morus multicaulis à départ de végétation hâtif.

Au fur et à mesure que les arbres grandiront, je vous serai donc obligé de bien vouloir me signaler les erreurs que vous constaterez. Le professeur Rivals m'en a déjà signalé plusieurs. Certes, il faut laisser aux botanistes et scientifiques le soin d'effectuer ces déterminations. Toutefois, dans le cadre de la vulgarisation botanique et pour faciliter leurs observations personnelles, je désire donner quelques indications à mes "pépiniéristes bénévoles". 


Clé de M. Callen

Il y a quelques années, M. Callen m'avait donné la "clé des mûriers" suivante :

A - Feuille glabrescente ou seulement légèrement pubescente au dessous

b) stigmates sessiles ou subsessiles, feuille lisse dessus, avec touffes axillaires de poils : Morus alba.

bb) stigmates portés sur un style distinct, feuille légèrement soyeuse dessus, sans touffes axillaires dessous, habituellement arbuste : Morus australis.

AA - Feuille pubescente dessous, rugueux scabre dessus, usuellement grande et entière

b) feuille profondément cordée, courtement acuminée, pubescente dessous, principalement le long des veines : Morus nigra.

bb) feuille tronquée ou légèrement cordée à la base, soyeuse, pubescente dessous

c) chaton fruitier cylindrique étroit, feuille grossièrement dentée avec courte pointe large : Morus cathayana.

cc) chaton fruitier ovoïde à oblong, feuille plutôt dentée et serrée pointue : Morus rubra.


Clé de M. Pardé

Pardé donne la clé suivante :

1. Feuille lisse et vert clair, dessus presque glabre ou pubescente, seulement sur les nervures, dessous..............2

 Feuille scabre dessus, pubescente sur toute la surface dessous, rarement lobée sur les arbres adultes......3

 Feuille pourvue de dents triangulaires, terminée par une longue pointe aristée, cordiforme à la base, acuminée au sommet, rarement lobée.

2. Fruit rouge ou noir, arbrisseau ou petit arbre : Morus mongolica.

 Feuille sans dents, longuement aristée, souvent lobée ; fruit blanc rosé ou violet foncé ; arbre : Morus alba.

 3. Feuille profondément cordiforme à la base, parfois 2-3 lobée, vert foncé dessus ; fruit ovoïde ou oblong, rouge foncé, presque noir : Morus nigra.

 Feuille arrondie ; tronquée ou subcordiforme, non profondément cordiforme à la base........... 4.

 4. Feuille dentée-serrée ; fruit pourpre foncé : Morus rubra.

 Feuille à dents larges, souvent arrondie, parfois trilobée ; fruit étroitement cylindrique, blanc, rouge ou noir :  Morus cathayana.


 Autres indications

C. Secretain, A. Schenk et R. Delmas, précisent dans l'ouvrage Le Mûrier (Ministère de l'Agriculture et Comité d'Organisation de l'Industrie Textile, Direction de la Soie, 1944) : "Morus multicaulis (mûrier multicaule) est facilement reconnaissable à ses feuilles très grandes, très minces, boursouflées, de couleur claire, très distantes les unes des autres. Très hâtif, se bouture facilement. Morus nigra (mûrier noir) est facile à reconnaître à ses feuilles cordiformes, rudes au toucher, de couleur vert sombre en dessus et glauques en dessous, pousses courtes et velues ; pendant l'hiver très gros bourgeons bruns".


Notes à propos des fruits des mûriers

Bien que certains livres indiquent que le mûrier blanc produit des fruits blancs et le mûrier noir des fruits noirs, c'est faux. Le mûrier noir porte toujours des fruits noirs (pourpre noir, vus au soleil et de près). Et,  selon les variétés, le mûrier blanc porte des fruits blancs, blanc jaunâtre, blanc lavé de violet ou de rose, ou noirs (pourpre foncé). Il existe aussi des spécimens dits "à fruits roses", dont les fruit sont agréables à consommer lorsqu'ils sont roses mais qui terminent leur évolution avec la couleur pourpre noir.

On notera en outre que le mûrier blanc présente un fruit avec un pédoncule long (parfois de la longueur du fruit) alors que le mûrier noir n'a pour ainsi dire pas de pédoncule (fruit sessile), ou un pédoncule très court.

Autre différence : le fruit du mûrier blanc est douceâtre avant maturité, alors qu'au même stade celui du mûrier noir est très acide. A complète maturité, celui du mûrier blanc est assez fade et très sucré, celui du mûrier noir est sucré et légèrement acidulé. La saveur des fruits du mûrier noir plaît à la quasi-totalité du grand public. Les fruits du mûrier blanc sont généralement peu estimés en France, mais ceux des cultivars sélectionnés pour leurs fruits ont une valeur gustative élevée. Ils sont très appréciés dans les pays qui les cultivent, au Moyen-Orient notamment.

 

LES  CULTIVARS FRUITIERS DE MÛRIER

Pierre Meynadier

 

Les cultivars de Morus ont souvent un nom local et leur traduction en français est difficile. Il y a certainement de nombreux synonymes, une même variété pouvant avoir différents noms selon le pays ou le pépiniériste. La classification donne lieu à de nombreuses erreurs. Trop de gens considèrent les mûriers à fruits noirs comme étant de l'espèce Morus nigra (mûrier noir), ceux à fruits rouges comme Morus rubra (mûrier rouge), ceux à fruits blancs comme Morus alba (mûrier blanc). Il est probable que Shah, Shahtout, Tut Shani, Toute Chami, etc. soient synonymes, ainsi que certaines variétés importées du Moyen Orient et disponibles aux USA (Persian, Black Persian, Persian Fruiting...).

Le Muséum d'Histoire Naturelle a reçu des greffons de nombreuses variétés que nous avons pu nous procurer dans divers pays. Les greffons sont multipliés par le Muséum et les stations expérimentales en relation avec nous. Il faudra ensuite trouver des jardins botaniques et des arboretums qui voudront bien planter ces diverses variétés, comparer leurs qualités fruitières, détecter les synonymes. La présente monographie est donc un travail provisoire qui donnera lieu à de nombreuses rectifications quand les jeunes plants seront plus grands et fructifieront.

 

MORUS NIGRA (MÛRIER NOIR)

Les variétés de Mûrier noir que nous avons pu obtenir proviennent d'Iran, du Liban, de Syrie, d'Israël, de Roumanie, d'Irlande, des USA et de Russie. Toutes les variétés de mûrier noir décrites ci-dessous se trouvent en un exemplaire ou plus dans au moins une des collections constituées à Chèvreloup, Toulouse, Angers ou au Ruscas.
 

Shahtout : origine : Iran. Seed and Plant Institute, Téhéran. Greffons envoyés en 1968 par M. Golesorkhi (M. Vajdany co-directeur). D'après M. Manii, prédécesseur de M. Golesorskhi : "Mûre royale, titre donné à un fruit très grand et d'excellente qualité. 2,5 à 3,5 cm de long, violet noir, très juteux, sucré, agréablement acidulé".

Mûre de Damas (Tout Chami) : greffons reçus du Ministère de l'agriculture de Syrie. Fruit très gros, acidulé, peu sucré, jus violacé. Utilisé uniquement en sirop cuit additionné de sucre à poids égal et en confiture. En saison, le jus est utilisé directement comme boisson rafraîchissante (fin juillet à début août). La saison d'utilisation est très brève, le fruit étant fragile et périssable. Le fruit doit être utilisé parfaitement mûr, surtout pour la boisson. Il est alors complètement noir. Sinon, il est acide comme du citron (Pr. Mansour, laboratoire du Pr. Rivals).

Rouge de Syrie (Tout Ahmaar) : greffons du Ministère de l'Agriculture de Syrie. Cette mûre devient nettement plus grosse que la mûre noire de Damas. Fruit sucré se mangeant cru, assez bon, sucré, peu acidulé, sans pépins. Jus clair rose. Mûrit en juin à Damas. Cette variété est extrêmement fertile. Elle peut intéresser les amateurs et est même presque vendable. Maturité à Toulouse en 1970, du 10 juin au 10 juillet. Les fruits passent du vert au rose carmin, puis au noir peu foncé. Les oiseaux des bois ne les ont découverts qu'en fin de saison. Les fruits sont considérablement plus nombreux que ceux aussi gros de Queensland black ou Californian Giant, ou ceux plus petits de Hicks, et sont bien meilleurs. Rouge de Syrie semble une variété très particulière tant par son beau feuillage vert sombre que par ses fruits très nombreux qui finissent par tapisser le sol lorsqu'ils tombent à pleine maturité. C'est peut-être un hybride Morus nigra x Morus rubra (Professeur Rivals).

Tut Shani : greffons envoyés d'Israël en 1967 par le Professeur Gur et en1968 par le Professeur Galil. Fruits très grands, très savoureux, violets et mûrissant en juillet. Il s'agit sans doute de la mûre de Damas décrite précédemment.

Black Tabor : Greffons envoyés d'Israël en 1967 par le Professeur Gur. Nous n'en avons pas de description. Il n'a pas encore fructifié.

Variegata globosa : greffons envoyés en 1967 par M. Graiciu, Directeur de la station centrale d'apiculture et sériciculture de Bucarest Banesia (Roumanie). D'après celui-ci, il s'agit une variété ornementale caractérisée par la forme globuleuse de sa cime avec un feuillage très riche d'un vert sombre. Les fruits de forme allongée sont élancés, couleur lilas. Goût aigrelet spécifique de l'espèce Morus nigra. Les greffons étaient étiquetés "variegata globosa", mais la description ne portait pas le mot "variegata". Le Professeur Rivals estime qu'il ne s'agit pas d'un vrai Morus nigra. Aucune manifestation de panachure (variegata).

Morus nigra (variété non nommée) : Roumanie. Même origine et même année d'introduction des greffons que pour la variété précédente. Fruit de couleur lilas avec un goût aigrelet très prononcé, spécifique, agréable. Après la maturation, le fruit ne tombe pas de l'arbre et la pulpe, par la perte d'eau, se dessèche sur la semence. Le fruit reste suspendu jusqu'au printemps. Le fruit du mûrier noir existant en France tombe généralement à maturité. Il serait intéressant d'observer si le fruit de la variété roumaine, qui reste sur l'arbre tout l'hiver, peut constituer une nourriture pour les oiseaux. 

Wellington : le Professeur Slate (Cornell University, New York, USA) a envoyé en 1967 des greffons de cette variété. Il en a fait la description suivante : "Arbre en provenance de Gènes, certainement le meilleur mûrier que j'ai eu. C'est probablement la vieille variété de la nouvelle Amérique que nous appelons Wellington, du nom de l'homme qui l'a vraisemblablement plantée".

Persian Fruiting : Cooke C° California, pépiniériste, a envoyé des greffons de cette variété en 1968. Il a indiqué : "Nous élevons seulement une variété de mûrier à fruits. Il s'appelle'Persian Fruiting', produit un fruit gros rouge noir et est utilisé dans cette contrée pour confectionner des tourtes, etc.".  Sans doute synonyme d'une autre variété de Morus nigra en provenance du Moyen Orient ?  

Black English : greffons envoyés en 1968 par M. Kyle. Nom relevé dans un vieux catalogue (Farmer). Cultivé également en Australie (Schoobridge, Mort, Steed), en particulier par les pépinières Murray Valley. Existe au jardin botanique d'Adélaïde (Steed). Variété venant d'Europe ayant probablement des synonymes (Mort, Australie).

Grosse noire d'Espagne : greffons 1967 ; M. Walsh ; Irlande. Gros fruit noir. Maturité août. D'après Les meilleurs fruits au début du 20e siècle, page 245, édité par Société Nationale d'Horticulture de France, 'Grosse noire d'Espagne' et 'Common Mulberry' sont synonymes.

Noir de Sjan : nom d'une variété relevé dans un vieux catalogue par le Professeur Farmer. Malgré d'actives recherches, nous n'avons trouvé aucune trace de cette variété. S'agit-il d'un synonyme ?

Xar Tut (ou Khar Toute, ou Har Tut) : greffons en provenance de Russie. Feuilles larges, ovoïdes, consistantes, coriaces, rudes, très poilues. Fruit grand (de 1 à 4 cm) ovale, coloré de brun tendant vers le violet, riche en anthocyane, consistant, succulent, doux, aromatique, au goût de vin sucré. Utilisation en fabrication de sirops, gelées, compotes, confitures, vins et en assaisonnement des plats nationaux d'Azerbaïdjan. Même à maturité complète, les soroses ne tombent pas. La maturité des fruits commence vers la fin juin. La période de fructification dure deux mois.

Robert Karam : M. Robert Karam, directeur de l'office de la soie à Beyrouth (Liban) a envoyé dix plants d'une variété de Morus nigra non dénommée, mais à bons fruits. Pour les distinguer d'autres clones, ils ont été étiquetés 'Robert Karam'.
 

Autres informations

Afrique du Sud : variété 'Italian Giant' signalée par Herold's Nurseries. Italie : dans sa brochure, le Professeur Paolo Spina décrit la culture du mûrier noir en Sicile. D'après les photos, le fruit est rond et non allongé. Moyen-Orient : le mûrier noir est probablement originaire du Moyen-Orient et des variétés fruitières ont été sélectionnées depuis de nombreux siècles.

Le professeur Olmo nous écrit : "En parcourant le Moyen-Orient, j'ai remarqué un grand nombre de variétés de mûriers à fruits noirs, blancs, rouges, reproduits pour la qualité de leurs fruits. Presque tous sont simplement identifiés par leur nom local, mais sont greffés et reproduits pour leur fruit. La variété la meilleure et la plus répandue est une variété appelée 'Shah'. C'est une variété semi-naine avec des feuilles très épaisses et qui doit être un polyploïde élevé. Le fruit de cette variété est le plus grand et le meilleur que j'ai échantillonné au Moyen-Orient".

Liban : M. Fouad Najjar, ingénieur E.N. A.M., ancien Ministre de l'Agriculture, m'a signalé qu'au Liban le mûrier noir est exploité sur une échelle relativement grande. Le fruit est consommé à l'état frais ou transformé en jus dont le goût est doux, très apprécié des Libanais. En Iran, le mûrier est considéré comme un arbre sacré, en ce sens qu'on ne doit pas le couper. Les fruits sont juteux et parfumés et mûrissent tout l'été. Les fruits sont séchés et consommés en hiver, constituant une bonne source de calories (Manii).

 

MORUS ALBA (MÛRIER BLANC)

Les variétés de mûrier blanc que nous avons obtenues proviennent d'Iran, du Liban, de Syrie, des USA et d'URSS.
 

Bidanah : origine Iran. Greffons reçus de M. Golesorkhi en 1968. Fruit de 2 à 3 cm de long, couleur crème, cylindrique, sucré.

Herati : origine Iran. Greffons reçus de M. Golesorkhi en 1968. Fruit de 2,5 à 3,5 cm de long, couleur crème, cylindrique, plus sucré que Bidanah.

Mahassni : origine Liban. Pas de description.

Mûre blanche (Tout Adiad) : greffons envoyés en 1968 par le Ministère de l'Agriculture de Syrie. Fruit cylindrique, étroit, très allongé.

New America : origine USA. Bailly dit que beaucoup de gens l'appellent par erreur Downing. M. Fitzpatrick, directeur de la pépinière Texas C°, qui a envoyé les boutures de cette variété via M. Kyle, précise : "Cependant, la croissance et la structure des feuilles dans nos champs est très différente. Je suis certain que la souche est exacte". Le Professeur Rivals remarque que Hicks et New America ont à peu près la même teinte d'écorce.

Capsrun : Nous avions localisé cette variété aux USA. Elle était en vente à Nut Tree Nursery. Au décès de son propriétaire (M. Hershey) en septembre 1967, la pépinière a été fermée. Je recherche une autre source pour acquérir cette variété. Fruit grand, longueur 2,5 cm ou plus, épais, type du mûrier commun, maturité pendant 6 semaines.

Reickert : USA. D'après M. Hershey : semblable à Capsrun, mais fruit plus savoureux, légèrement acidulé ; récolte pendant 8 semaines.

Hope's White : USA. Variété indiquée par Donald Wyman (Arnold arboretum Mass.) comme également en vente chez Hershey.
 

Variétés de Mûrier blanc de l'Asie centrale.

Sélection faite à l'Institut de la soie à Saniche, région de Tachkent, à la suite d'un voyage d'études réalisé par Madame Grabinskai dans les régions montagneuses de l'Asie centrale (Tadjikistan et Pamir) pendant les années 1950 à 1954.  

Balachi : cette variété est très répandue dans les régions de plaines et avant-monts en Asie centrale. Triploïde 3n=42. Les arbres atteignent une assez grande hauteur et forment une puissante ramure, avec couronne touffue. Les jeunes pousses ont une ramure qui tombe. Variété très appréciée pour ses fruits d'une blancheur neige, très juteux, ne donnant pas de graines. Grandeur du fruit 22 x 15 mm. Poids 1,5 g ; 21,3 % de sucre. Nous ne l'avons pas en collection.

Paivandy : a été sélectionné dans les parties montagneuses du Tadjikistan. Diploïde 2n=28. Fruit gros, sucré, d'une blancheur un peu grisâtre. Dimensions du fruit : 27 x 16 mm. Poids 3 g. Sucre 17,6 %. Nous ne l'avons pas en collection.

Rakhohtak Toute : sélectionné dans les monts du Tadjikistan. Diploïde 2n=28. Fructification très abondante et prolongée. Les fruits font 25 x 15 mm. Poids 2,5 g. Sucre 15 %. Nous ne l'avons pas en collection.

Safi Tout (ou Safed Toute) : sélectionné dans les parties montagneuses du Tadjikistan. Triploïde 3n=42. Forme puissante. La couronne de l'arbre est grande. Les fruits sont blancs et sans graines. Dimensions du fruit : 19 x 11 mm. Poids 1,2 g. Sucre 17,5 %.

Lihi : les fruits sont très grands et tombent facilement à maturité. Couleur blanche. Dimensions : 29 x 12 mm. Poids 2 g. Sucre 15 %.

Kha : répandu dans les jardins de la partie occidentale du Pamir, près de la ville de Korog. Triploïde 3n=42. Couronne de l'arbre très volumineuse. Fruits blancs. Dimensions : 20 x 15 mm. Poids 1,5 g. Sucre 18 %.

Bedona de Koroga : répandu dans les jardins du Pamir occidental (Koroga est une ville du Pamir). Triploïde 3n=42. L'arbre atteint une taille de 20 m si on le laisse pousser en toute liberté. Fruits petits, sans pépins. Forme cylindrique. Dimensions : 10 x 11 mm. Poids 1,1 g. Sucre 20 %. Nous ne l'avons pas en collection.

Pamir : sélection parmi les sortes de fruits du Pamir occidental, près de Koroga. Fruits blancs immaculés. Dimensions : 28 x 15 mm. Poids 1,7 g. 18 % de sucre. Nous ne l'avons pas en collection.

Katlama : se trouve dans les vallées de l'Ouzbékistan. Diploïde 2n=28. Caractérisé par une grande abondance de fruits, de couleur variant du blanc rosé au lilas foncé. Fruit très grand, rempli de graines. Dimensions : 28 x 15 mm. Poids 3,2 g. 18 % de sucre. Nous ne l'avons pas en collection.

Bedona de Voudyla : sélectionné dans les avants-monts de la vallée de Fergane, district de Voudyla. Triploïde 3n=42. Puissante couronne de feuilles vert foncé. Fruit blanc, sans graines. Dimensions : 22  x 13 mm. Poids 1,3 g. 20 % de sucre. Nous ne l'avons pas en collection.
 

Variétés de Mûrier blanc de l'institut génétique et sélection d'Azerbaïdjan (URSS)

Baki : 2n=56. Cette forme est obtenue en faisant passer les semences diploïdes 2n=28 se rapportant à Morus alba dans une solution faible de colchicine à 0,02 %. La couleur du tronc de un an est gris clair, la couronne compacte, les intervalles entre les nodosités sont de 3 cm. Les feuilles sont vert éclatant de dimension moyenne. Les arbres portent une prédominance de fleurs femelles groupées par 5 à 8. Fruit de couleur noire, largeur 1,85 cm, longueur 2,56 cm. Le poids de 1000 semences est de 1,58 g. Les fruits sont sucrés et acides, de forme cylindrique. Poids moyen 4 g. Teneur en sucre du fruit mûr 5,84 % et 40 mg de vitamine C. Le rapport d'un arbre de 8 ans est de 8 à 10 kg de fruits.

Sumgait : 2n=56. Cette forme est obtenue à partir de Morus alba, graines trempées dans une solution faible de colchicine. Couleur de l'écorce d'une année grisâtre. Couronne compacte. Intervalle entre les nœuds : 2 cm. Branches épaisses. Feuilles très grossières, entières, très brillantes, couleur vert foncé. Fleurs femelles et groupées par 16. Le fruit est très gros, longueur 3,2 cm, largeur 2 cm. Poids moyen 4 g. 1000 semences pèsent 1,95 g. Teneur en sucre 6%. 39 mg de vitamine C. Nous ne l'avons pas en collection. Le rapport d'un arbre de 8 ans est de 10 à 12 kg environ de fruits.

Sah-Tut : couleur de l'écorce et des branches marron grisâtre. Feuilles entières ovoïdales. Fruit grand (jusqu'à 3 cm de long), ovoïde, couleur blanc ou tendant vers le crème. Très succulent, très sucré. Utilisation à l'état frais et dans diverses préparations. Les graines ne germent pas ; de 10 à 20 par sorose ; couleur beige clair.

Bedana Toute : écorce grise claire aux gerçures longitudinales. Pousses glabres, fragiles. Feuilles entières, moins grandes que celles des autres variétés, forme ovoïde irrégulière. Fruit long de 1,5 à 2 cm, forme ovoïde, parfois cylindrique. Couleur blanche ou légèrement crème. Consistant, succulent, très sucré. Utilisation à l'état frais ou séché. Défaut de cette variété : beaucoup de soroses tombent avant maturité complète. Nous ne l'avons pas en collection.

Tegeran Tut : écorce marron claire aux larges gerçures. Pousses gris clair, légèrement poilues, aux longs entre-nœuds. Feuilles entières, larges,ovales. Fruit grand (de 3,5 à 4 cm de long) ovale, allongé, blanc, consistant, peu succulent mais sucré. Utilisé à l'état frais. Les soroses tombent quand elles sont encore vertes, s'il y a du vent. Nous ne l'avons pas en collection.

Fursmaza : nous n'avons pas la description de cette variété. Minier possède un plant étiqueté 'Touchamaza'. C'est une erreur, car nous n'avons pas diffusé cette variété. Il s'agit peut être de Fursmaza, car lorsque les boutures de ce colis sont arrivées à Chèvreloup nous n'avions pas la liste des variétés. Et les étiquettes, écrites sans doute par un jardinier peu familiarisé avec les caractères latins, étaient peu lisibles.

Albo Maze : Minier possède aussi un plant étiqueté Albo Maze, ce qui est également certainement une erreur.

 

MORUS RUBRA (MÛRIER ROUGE)

Presque toutes les variétés de Morus rubra que nous avons pu obtenir proviennent des USA, où nous avons reçu le soutien de trois pépiniéristes : MM. Kyle, Fitzpatrick et Gerardi.
 

Hicks : USA. Greffons envoyés en 1968 par M. Kyle, qui les avait obtenus de son ami M. Fitzpatrick. La plus ancienne variété, sélectionnée aux USA depuis 1850. Arbre vigoureux. Une greffe du Professeur Rivals (greffe d'hiver sur table) a atteint au mois d'octobre suivant 2,50 m de haut, sans aucune ramification. "Arbre très productif, maturité du fruit étalée sur 3 à 4 mois. Fruit de 2,5 à 3,5 cm de long, presque noir, peu acide, insipide, convient plutôt pour les poulets ou les bêtes que pour la consommation humaine" (Wolfe, Université de Floride). "Pousse rapidement, arbre au fruit précoce, produisant tout l'été un bon fruit" (Pépinières Gleen St Mary). Cultivé également en Australie (Kebby, Steed, Mort). Toutefois, le Professeur Rivals fait remarquer que le fruit de Hicks est petit ; de plus, l'arbre n'est pas plus fructifère que d'autres variétés au fruit plus savoureux (Rouge de Syrie par exemple). Nous estimons néanmoins que cette variété doit être propagée, l'arbre poussant rapidement et la maturité du fruit s'étalant sur une longue période.

Hicks Fancy : nous avons reçu des greffons de ce cultivar en 1968 de M. Fleming (Australie). Mais les greffons n'ont pas pris. C'est probablement une sous-variété de Hicks. Nous ignorons s'il diffère beaucoup de Hicks.

Stubbs : USA. Greffons reçus en 1968 de M. Kyle, qui les avait obtenus de son ami M. Fitzpatrick. "Connu depuis 1875, considéré comme la meilleure variété fruitière de Morus rubra. Fruit de 3,5 à 5 cm de long, saveur vineuse, maturité à mi-saison" (Wolfe). "Arbre vigoureux produisant de gros fruits acides, noirs, de la meilleure qualité" (Gleen St Mary Nursery).

Travis : USA. Greffons fournis en 1968 par M. Kyle, qui les avait obtenus de son ami M. Fitzpatrick. "Variété propagée par le pépiniériste Austin Nursery C° il y a bien des années de cela et il a été dit que ses fruits étaient très grands et très sucrés. Je ne sais pas si on le cultive encore" (Wolfe). Les pépinières Austin ne doivent plus exister car la lettre que je leur avais envoyée m'a été retournée.

Townsend : USA. Greffons envoyés en 1968 par M. Kyle, qui les avait obtenus de son ami M. Fitzpatrick. "A été propagé en 1904. Connu pour sa maturité précoce. Le fruit ressemble beaucoup à Hicks mais est bien meilleur" (Wolfe). "Arbre vigoureux, fruit merveilleusement fin, taille moyenne, très précoce" (Gleen St Mary Nursery). Le professeur Rivals estime que cette variété est intéressante par sa fécondité et la régularité de sa production fruitière.

Lavander : USA. Polyploïde. Nain de croissance. Provient des pépinières Gerardi. "Fruit bon, mais pas aussi grand ni aussi savoureux que celui de Illinois Everbearing" (Gerardi).

Hybrid Dwarf (Hybride Nain) : USA. Arbre nain d'une hauteur de 3,50 m environ (Gerardi). Fruit sucré de taille moyenne. Probablement obtenue à partir de semis d'Illinois Everbearing (hybrides). Nous ne l'avons pas en collection.

Dolly Madisson : origine : USA. Obtention récente de Gerardi. Variété naine à fruit noir. Probablement obtenue à partir de semis d'Illinois Everbearing (hybrides). Nous ne l'avons pas en collection.

Illinois Everbearing : origine : USA. Greffons envoyés en 1967 par M. Gerardi. Le Professeur Daniel (Université d'Illinois), qui a spécialement étudié cette variété, m'a fourni un grand nombre d'informations à son sujet. Selon lui, ce clone est probablement un hybride de (Morus alba x Morus rubra) x Morus rubra. Hicks a été le parent femelle. Ce cultivar pousse autour de Chicago et doit donc pousser aussi sous le climat parisien. Il est plus résistant que Morus alba var. tatarica. Illinois Everbearing a été trouvé par hasard dans le White County de l'Illinois et fut greffé pour la première fois par Peter Glaser à Evansville, Indiana. De récentes études du Docteur Earl Newcom (Université du Connecticut) indiquent que c'est un diploïde. Il est seulement à fleurs pistillées très nettement parthénocarpiques. Il produit des graines intéressantes capables de donner naissance à différentes variétés hybrides. Quelques unes de celles-ci demeurent extrêmement naines. L'arbre est très vigoureux, poussant de 2 m dans la première saison à partir d'un œil dormant. Les feuilles et branches ressemblent à Morus rubra, mais avec influence de Morus alba. Le fruit est de dimensions moyennes : longueur 2 cm, largeur 8 mm. Rouge foncé à maturité. Juteux avec une saveur douce et acide. La maturité s'étend du début juin à mi août sans pointe particulière. Illinois Everbearing a été greffé avec succès sur Morus rubra et Morus alba var. tatarica comme porte greffes usuels. Il ne réussit pas de bouture. Quelques autres mûriers sont greffés ou bouturés dans cette région comme arbres d'ornement. D'autres clones poussant plus lentement que Illinois Everbearing (probablement des hybrides) sont intéressants pour les producteurs de fruits. Grâce à des techniques perfectionnées, Illinois Everbearing a été multiplié par Minier de bouturage. ll semble, d'après le Professeur Daniel, qu'aux USA Illinois Everbearing pousse presque aussi vite que Hicks. En France, tout en poussant vigoureusement, il pousse beaucoup moins vite que Hicks. Peut-être que de bouture, l'arbre est moins vigoureux que de greffe. Ce sera à vérifier.

Jhonson : Frazer mentionne cette variété. Fruit noir pouvant atteindre 5 cm de long sur 2 cm de large. Légèrement acidulé. Nous ignorons s'il s'agit bien d'un Morus rubra. Nous n'avons pas trouvé cette variété et la recherchons.

Weeping : Afrique du Sud. Le Commonwealth Bureau of Horticulture relève dans un vieux livre de Burgard et Thomas : "Weeping Russian, petit fruit noir mûrit en juin, saveur agréable". Le service technique du Ministère de l'agriculture de Prétoria (Afrique du Sud) classe Weeping comme Morus rubra. Weeping veut dire pleureur. Il indique donc une forme et non une espèce. Il doit exister des mûriers pleureurs dans les espèces Morus alba, M. nigra, M. rubra : confusions probables. Lothian signale que Weeping existe au jardin botanique d'Adélaïde (Australie).

Transvaal Mulberry : Afrique du Sud. Ligthelm C°.

 

MORUS MULTICAULIS (Mûrier multicaule)

Les variétés de mûrier multicaule que nous avons pu obtenir proviennent d'Afrique du Sud, d'Angleterre, des USA et d'URSS. Le mûrier multicaule racine facilement. Sa multiplication par bouturage ou marcottage ne pose aucun problème.  
 

Californian Giant : greffons et scions envoyés d'Afrique du Sud en 1968 par Marlborough Nurseries. Cette pépinière la décrit ainsi : "Cette variété a des feuilles très grandes, ayant souvent 14 à 16 cm de long et 13 cm de large. Fruit dépassant souvent 2,5 cm de long, très doux, saveur excellente. Très fructifère".

Queensland Black : greffons et scions envoyés d'Afrique du Sud en 1968 par Marlborough Nurseries. Cette pépinière en donne la description suivante : "Cette variété a une feuille semblable à celle de Californian Giant, mais plus petite : 10 cm de long, 7 cm de large. Fruit à peu près identique à celui de Californian Giant. Très fructifère". Queensland Black est également en vente aux pépinières Pickstone & Brother. Le service technique du ministère de l'agriculture à Pretoria classe Queensland Black dans les Morus nigra. M. Callen a bouturé ces deux variétés sous mist avec exubérone W Poulen. Les boutures ont réussi. Le Professeur Rivals à Toulouse a bouturé également sous mist pendant 15 jours : elles ont raciné énormément et ont été mises en pleine terre. Faciles à reproduire, elles semblent intéressantes. Le Professeur Rivals estime qu'elles sont identiques. Il a récolté quelques fruits de 3 cm de long et 1,5 cm de large. Le fruit est d'abord rouge sombre, puis noir à maturité. Il est acidulé, très peu sucré, contrairement à ce qu'écrit Baylen qui affirme que le fruit est très doux. Le débourrement est anormalement précoce (à Toulouse, en 1970, le 10 février) et doit être en relation avec des climats peu rigoureux (Morus multicaulis est originaire de l'Inde). En France, ils ne deviendront jamais des arbres. Rameaux souples plus ou moins retombants naissant de façon assez erratique de contre-bourgeons ou de sous-bourgeons ayant échappé au froid. Californian Giant et Queensland Black souffrent des froids tardifs qui font avorter leurs bourgeons partis extrêmement tôt. Les pousses naissent ensuite du bois âgé. Les grandes feuilles de ces grands arbustes plus ou moins buissonnants leur font craindre le vent. En pépinière, à cause de leurs feuilles énormes, les plants ont tendance à se coucher.

Carter's Mamoth : présenté par le pépiniériste Carter (Afrique du Sud) comme un cultivar amélioré de Queensland Black, avec un fruit un peu plus gros. Nous ne l'avons pas en collection.

Ceylan Red : cette variété nous a été envoyée par Malling Research Station, dans le Kent (Angleterre). Il s'agit d'un mûrier poussant dans les jardins de Ceylan. En Angleterre, il ne pousse qu'en serre. Il racine très facilement et sa multiplication est facile. Il est utilisé comme porte greffe. D'après le Professeur Rivals, Ceylan Red doit être très voisin de Californian Giant et Queensland Black.

Downing : synonymes : New Amsterdam, Trowbridge, Thornburn. USA. Greffons envoyés en 1968 par M. Kyle. "Une des meilleures variétés cultivées dans le sud de la Caroline" (Stadtherr). Cultivée également en Australie (Shoobridge, Steed). Nom relevé dans un vieux catalogue (Farmer, N.Z.). Gros fruit noir légèrement acidulé. Arbre très productif mais manque de robustesse. D'après Bailey, c'est un Morus multicaulis donnant un bon fruit, mais actuellement peu répandu aux USA et son nom a été transféré par erreur à une bonne variété de Morus alba, New America. Medrick confirme que Downing est un Morus multicaulis sensible au climat trop froid de l'état de New York. Il serait souvent confondu avec un Morus alba, New Amsterdam, qui est le meilleur, sinon la seule variété, pour le Nord. Souvent, cette variété est vendue sous le nom de Downing dans l'état de New York. New Amsterdam produit un arbre vigoureux et fort. La maturité du fruit s'étend de juillet à septembre au centre de l'état de New York. Trowbridge et Thornburn sont deux variétés que Hedrick considère comme ne pouvant être distinguées de New Amsterdam. Il semble donc y avoir des confusions fréquentes entre Downing et New Amsterdam et même avec New America. Le Professeur Rivals estime que les plants que nous avons ne sont pas des Morus multicaulis. Il ne s'agit donc probablement pas de véritables Downing, mais de New Amsterdam. La confusion est complète. Les auteurs se contredisent.

Abcheron : l'institut de génétique d'Azerbaïdjan a obtenu cette variété à partir d'un hybride Morus alba bombycis x Morus multicaulis, par traitement de la graine en solution étendue de colchicine à 0,02%. 2n=56. Couleur de l'écorce et des branches de un an : gris. Couronne comme un balai. Distance entre les nœuds : 3 cm. Feuilles entières de dimension moyenne. Couleur vert éclatant. Fruit grand : 2,75 x 1,6 cm. Poids 3,8 g. Poids de 1000 graines 1,62 g. Les fruits de forme ovale et de couleur noire contiennent beaucoup de graines. Fruit sucré. Teneur en sucre 5,49 % et 33 mg de vitamine C. Un des avantages de cette variété est sa période très longue de fructification (de la première décade de juin à fin août en Azerbaïdjan). La récolte d'un arbre de 8 ans est de 9 à 10 kg de fruits.

Large Black : nos greffons ont été importés d'Afrique du Sud (Ligthelm & C° nurseries). Le pépiniériste Ligthelm indique dans son catalogue "très fructifère, précoce, pousse vigoureusement, fructification en Afrique du Sud octobre-novembre". Le Commonwealth Bureau of Horticulture cite le livre de Bagenal et Hillery Hugues : "Large Black est considéré comme la meilleure variété, cependant, Miss Hugues ajoute qu'il y a peu de différence avec l'espèce Morus nigra". Le Professeur Rivals estime que Large Black est identique à Californian Giant. Il y a donc là également des contradictions, à moins que le pépiniériste Ligthelm ait lui-même, lors de ses envois de greffons, confondu Californian Giant et Large Black...

Morus multicaulis de Minier : Minier possède dans sa collection un plant étiqueté par Bahay "Morus multicaulis". Il s'agit probablement d'une erreur d'étiquetage. Le comportement de ce mûrier sera observé par la suite.

 

MORUS KAGAYAMAE
 

Azerbaïdjan : l'institut de génétique et de sélection d'Azerbaïdjan a sélectionné un mûrier Kagayamae.2n=56. Obtenu en plongeant des semences de Morus Kagayamae 2n=28 dans une solution à 0,02% de colchicine. La couleur de l'écorce du tronc d'une année et des branches est marron sombre. La couronne est étalée. Intervalle entre les nodosités de 4 cm. Les feuilles sont assez grandes et de couleur vert brillant. Floraison abondante par groupes de 6 à 12 fleurs. Sur une seule syncarpe, de 41 à 51 fleurs. La période de floraison est très prolongée. Fruits grands et cylindriques. Leur poids est de 4,5 gr, la longueur moyenne de 3,79 cm et la largeur moyenne 1,23 cm. Juteux avec un goût acide et sucré. Le fruit contient 11,44 % de sucre et 50,62 mg de vitamine C. 1000 graines pèsent 1,57 g. Les fruits mûrissent dans la première décade de juin. La récolte d'un arbre de 8 ans est de 8 à 12 kg. Nous ne l'avons pas en collection.

 

MORUS DIVERS

Espèces et variétés sur lesquelles nous n'avons pas de renseignements, ou dont nous ignorons la classification.
 

Morus de M. Lalande : en 1974, M. Lalande, chef de division botanique en Afghanistan, a envoyé au Muséum, en sus de Chatout (voir description dans le chapitre Morus nigra), les variétés suivantes : Tout Rakhss, Toute Chasti, Tout Braim Khani, Tout Badana, Chirtout, Tout Gholanji. Nous n'avons encore aucun renseignement sur ces variétés. En 1975, M. Lalande a envoyé les variétés suivantes :  R 2996 (Tout Gul Pumba) ; fruit blanc rouge. R 2993 (Shoura Tout) ; fruit jaune. R 2994 ? (Tout e Bedina) ; fruit noir-rouge. R 2992 (Shah Tout) ; fruit noir.

Morus de M. Chapot : en 1975, M. Chapot Henri a envoyé de Bagdad (Irak) à M. Callen : Black mulberry, White mulberry, Pink mulberry.

Gorgeous : greffons reçus d'Afrique du Sud (Morus multicaulis ou Morus nigra ?). Nouvelle variété importée par Lighthelm & C° nurseries, qui la décrit comme une plante vigoureuse, précoce, fructifère. Fruit noir et de taille moyenne. Fructifie de fin octobre à décembre en Afrique du Sud.

Old Cape : greffons reçus d'Afrique du Sud  (Morus multicaulis ou Morus nigra ?). 1968, Pickstone. Pousse lentement ; fruit grand, doux, délicieux, noir. Maturité en décembre en Afrique du Sud, selon Ligthelm.

Nanda : le pépiniériste Willemse, à Tourcoing, annonce dans son catalogue automne 1975 ce mûrier du ver à soie, variété protégée : doué d'une très grande vigueur, il se couvre au printemps de grosses feuilles luisantes. En plus de l'intérêt que présente la beauté de son feuillage, il produit de gros fruits rouges (5 à 6 cm) devenant noirs à maturité, au goût à la fois sucré et acidulé.

 

RÉCAPITULATIF DES CULTIVARS FRUITIERS DE MÛRIER

 

Avec indication éventuelle de la station où l'on peut trouver des pieds mères. : Minier (M), Rivals (R), Ferrandes (F).
 

MÛRIER NOIR (Morus nigra)

Shami ou Chami (M)

Mûre de Damas ou Tout Chami (M)

Rouge de Syrie (F, R, M)

Black Tabor (M)

Wellington (F, R, M)

Black English (M)

Persian Fruiting (F)

Robert Karam (M)

Xar Tut (M)

 

MÛRIER BLANC (Morus alba)

Herati (M)

Mahassni (M)

Tout Abiad ou Mûre blanche (F)

New America (R)

Balachi

Paivandy

Rakhchtah Tut

Safed Tut (R)

Lihi (R)

Kha

Bedona de Keroga

Pamir

Katlama

Badena de Voudyla

Baki Tut (R, M)

Sumgait

Surch Tut (R)

Bedana Tut

Tegeran Tut

Fursmaya Tut, peut-être Teuchamaza

Albo Maze (R)

 

MÛRIER MULTICAULE (Morus multicaulis)

Californian Giant (R, M)

Queensland Black (F, R, M)

Carter's Mamoth

Ceylan Red (M)

Downing (R, M)

Abcheron (M)

Large Black (M, R)

Plant étiqueté "Morus multicaulis" par Bahay (M)

 

MÛRIER ROUGE (Morus rubra)

Hicks (F, R, M)

Stubbs (M)

Travis (F, R, M)

Townsend (R, M)

Lavander (R, M)

Hybride nain

Dolly Madison

Illinois Everbearing (F, R, M)

Johnson

 

MÛRIER KAGAYAMAE (Morus kagayamae)

Azerbaidjan

 

MÛRIERS NON CLASSÉS 


D'Afghanistan

Chatout

Tout Rakiss (M)

Toute Chasti (M)

Tout Braim Khani (M)

Tout Badana (M)

Chirtout (M)

Tout Gholangi (M)

R 2996 Tout Gul Pumba

R 2993 Shoura Tout

R 2994 Tout e Bedina

R 2992 Shah Tout

 

De Bagdad (M. Chapot)

Black Mulberry

White Mulberry

Pink Mulberry

 

D'Afrique du Sud

Gorgeous

Old Cape  

 

Vendu par  Willemse

Nanda

 

 

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