Les fruitiers rares |
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Article publié en 2003. |
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Méthodologie de recensement des fruitiers rares
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
La démarche comprend 6 étapes recensant 9 catégories de fruitiers rares. Etape 1 : avant de recenser les fruitiers rares, commencer par définir ceux qui ne le sont pas, que nous appellerons par commodité les fruitiers classiques (arbres fruitiers, petits-fruits). Etape 2 : à partir des fruitiers classiques, identifier deux niveaux de différenciation vers les fruitiers rares : fruitiers classiques à caractères remarquables (catégorie 1 des fruitiers rares) ; fruitiers classiques à caractéristiques insolites (catégorie 2). Etape 3 : continuer à recenser les fruitiers rares au sein des fruitiers cultivés en étendant le champ de ceux-ci aux végétaux acclimatables, en limite d'acclimatation, ou peu pratiqués. Les fruitiers cultivés acclimatables (catégorie 3) sont, pour la France métropolitaine, ceux de pays de climat tempéré. Les fruitiers cultivés en limite d'acclimatation (catégorie 4) sont, pour certaines régions de la France métropolitaine, les fruitiers subtropicaux. Enfin, les fruitiers peu pratiqués présentant un intérêt particulier (catégorie 5) sont, pour la France métropolitaine, les agrumes rustiques. Etape 4 : le domaine des fruitiers cultivés ayant été exploré, passer à celui des fruitiers sauvages : fruitiers sauvages indigènes (catégorie 6) ; fruitiers sauvages acclimatables (catégorie 7). Etape 5 : dans le prolongement des fruitiers sauvages, recenser les plantes ornementales à fruits comestibles (catégorie 8). Etape 6 : étendre le domaine des fruitiers rares en y incluant les légumes-fruits (catégorie 9), situés à la frontière entre les fruitiers et les plantes légumières. Remarques. Pour affiner l'analyse, il convient chaque fois que possible de subdiviser les niveaux de recensement en sous-niveaux climatiques régionaux. Pour la France métropolitaine, ils sont au nombre de trois : toutes régions, climat méditerranéen, zone de l'oranger. Ceci s'applique aux catégories 3, 6, 7 et pour une partie de la catégorie 8. Cela est également valable pour l'étape 1 (définition des fruitiers classiques), qui amorce le recensement des fruitiers rares mais n'en fait pas partie. L'affinement de l'analyse passe également par l'utilisation, pour certaines catégories, de typologies de dénombrement spécifiques, le cas échéant en combinaison avec l'emploi des sous-niveaux régionaux (ces derniers pouvant être critères majeurs ou mineurs selon les cas). Pour les catégories 1 et 2, il s'agit, respectivement, d'une typologie des caractères remarquables et d'une typologie des caractéristiques insolites. Pour les catégories 6 et 7, on se livre à deux exercices complémentaires d'extension de dénombrement. Pour la catégorie 8, on met en œuvre une typologie des utilisations ornementales. La catégorie 9 est soumise à une subdivision en Solanacées d'une part, autres plantes annuelles d'autre part. Caractère universel de la méthodologie : le concept de fruitiers rares s'applique en toute partie du monde Et la méthodologie de recensement présentée ci-dessus revêt un caractère universel si l'on adapte notamment, selon le pays dans lequel on se situe : la typologie des sous-niveaux climatiques régionaux, dans l'étape 3, la caractérisation, en fonction du climat considéré, des catégories de fruitiers cultivés acclimatables ou en limite d'acclimatation, dans l'étape 4, la caractérisation, en fonction du climat considéré, des catégories de fruitiers sauvages acclimatables.
ILLUSTRATION DE LA DÉMARCHE
Note : application à la France métropolitaine. Avant de recenser progressivement les fruitiers rares, commençons par identifier ceux qui ne le sont pas (les fruitiers classiques). En France métropolitaine, le verger classique regroupe les espèces suivantes : pommier (Malus domestica), poirier (Pyrus communis), cognassier (Cydonia oblonga), abricotier (Prunus armeniaca), cerisier (Prunus avium), griottier (Prunus cerasus), prunier (Prunus domestica), pêcher (Prunus persica), amandier (Prunus amygdalus), noyer (Juglans regia), noisetier (Corylus avellana et C. maxima), châtaignier (Castanea sativa), mûrier noir (Morus nigra), mûrier blanc (Morus alba), kiwi (Actinidia deliciosa), vigne (Vitis vinifera). Il comprend aussi les petits-fruits : framboisier (Rubus idaeus), cassissier (Ribes nigrum), groseillier à grappes (Ribes rubrum), groseillier à maquereau (Ribes uva crispa), myrtillier des jardins (Vaccinium corymbosum), fraisier (Fragaria spp.), mûre (Rubus fruticosus). S'y ajoutent des légumes-fruits : melon (Cucumis melo) et pastèque (Citrullus lanatus). Il faut également y inclure les fruitiers dits "méditerranéens" : olivier (Olea europaea), figuier (Ficus carica), néflier du Japon (Eriobotrya japonica), plaqueminier du Japon (Diospyros kaki), jujubier (Ziziphus jujuba), grenadier (Punica granatum). Dans la zone dite "de l'oranger", on retiendra les agrumes (Citrus spp. et Fortunella spp.) et l'avocatier (Persea gratissima).
FRUITIERS CLASSIQUES A CARACTÈRES REMARQUABLES En considérant les fruitiers classiques, on peut identifier un début de différenciation vers les fruitiers rares : les fruitiers classiques à caractères remarquables (catégorie 1 des fruitiers rares). Il s'agit de variétés rares de fruitiers classiques, car possédant un ou plusieurs caractères qui leur confèrent une qualité supérieure ou un avantage parmi celles d'une espèce donnée. Les caractères remarquables peuvent appartenir au fruit : goût ; taille ; tenue sur l'arbre ; conservation après récolte ; tenue au sol sans pourrir ; aptitude à blettir en restant agréable ; pour les fruits à coques, ce peut être la facilité particulière d'accéder à l'amande (fragilité de la coque permettant de la casser avec les doigts). Ils peuvent procéder de la plante elle-même : rusticité (résistance au froid ou à la chaleur, besoins en eau) ; résistance aux maladies ou aux parasites ; échelonnement de la fructification ; époque de fructification (précocité ; tardiveté) ; facilité d'accès aux fruits (absence d'épines, flexibilité des branches, port compact) ; multiplication aisée par l'une des formes de reproduction végétative, par exemple le bouturage ; quasi-stabilité de la variété par semis ; monoécie. Il est important de souligner qu'il n'y a caractère remarquable que s'il est propre à une variété au sein d'une espèce ; une qualité reconnue au niveau de l'espèce, que l'on retrouve donc dans chaque variété de celle-ci, ne suffit pas pour classer le fruitier classique parmi les fruitiers rares. Quelques exemples de fruitiers classiques à caractères remarquables : Cognassier 'Membrillo Menzano' à fruits doux crus ; pommier 'Jumbo' dont les fruits atteignent 800 grammes ; abricotier 'Jumbocot' à très gros fruits ; cerisier belge 'Belle Agathe de Novembre' très tardif ; cerisier 'Blanchard' très précoce ; pêcher 'Auberlet blanche' résistant à la cloque ; prunier 'La Demoiselle' se bouturant facilement ; noyer 'A Mésanges' à coque tendre ; noyer 'De Barthère' à port compact ; kiwi auto-fertile (monoïque) telles les variétés 'Solo', 'Jenny', 'Oriental Delight' ; olivier 'Thrubolea' à fruits doux ; figuier 'Natalino' fructifiant en décembre ; néflier du Japon 'Early Red' très précoce ; grenadier 'Selimi' dont les fruits peuvent peser un kilo ; grenadier 'Papershell' à écorce très mince. On peut également classer parmi les fruitiers rares le cas particulier, au sein des fruitiers classiques, que constituent les hybrides inter-spécifiques, voire inter-génériques (dans le cas des agrumes) : par exemple, les prunes-abricots ('Plumcots') ; la casseille (hybride entre cassissier et groseillier à maquereau) ; l'hybride de kumquat 'Kugli' (Fortunella x Citrus).
FRUITIERS CLASSIQUES A CARACTÉRISTIQUES INSOLITES Au delà du caractère remarquable, le fruitier classique peut présenter une bizarrerie au niveau de l'arbre lui-même ou du fruit. On pénètre alors plus profondément dans le domaine des fruitiers rares avec les fruitiers classiques à caractéristiques insolites (catégorie 2 des fruitiers rares). Le caractère insolite peut affecter le fruit : couleur de la peau ; comestibilité de la peau ; couleur de la chair ; malformation ; absence de noyaux ou de pépins ; comestibilité du fruit dans le cas d'un caprifiguier etc. Exemples : poirier ou pommier à fruits à chair rouge ; noyer à cerneaux rouges ; kiwi 'Hort16A' à fruits à pulpe jaune ; framboisier à fruits noirs ; cassissier 'Ojeblanc' à fruits blancs ; fraisier 'Golden Alpine' à fruits blancs ; prunier sans noyau (Pépinières des Chartreux, 1775) ; pommier aixois sans pépins ; nectarinier 'Mésembrine' à fruits plats ; griottier 'à bouquet' dont les fruits sont groupés par deux, trois et souvent quatre ou cinq, voire plus, sur un seul pédoncule ; châtaignier 'Spicata' à épis cylindriques de 15 à 30 involucres chacun ; amandier auvergnat à fruits sans coque ; melon 'Mango' à peau comestible ; olivier à fruits blancs ; figuier à fruits panachés ; caprifiguier 'Croizic' à fruits comestibles ; feijoa 'Smilax' à fruits ronds ; néflier du Japon à fruits sans pépins ; jujubier 'Wuhu Tsao' à fruits sans noyau ; jujubier 'Tai Li Hong' à fruits à pulpe rouge une partie de la saison ; citronnier à fruits panachés ; bigaradier à fruits corniculés ; cédratier 'Main de Bouddha' aux fruits en forme de main. Il peut concerner la taille ou la forme de l'arbre : nain, rampant, pleureur, tortueux, colonnaire. Par exemple : pommier fruitier pleureur 'Wandin Pride' ; pommier provençal génétiquement nain 'Saint Jean' ; pommier colonnaire 'Villandry' ; pêcher pleureur 'Crimson Cascade' ; griottier 'Montmorency' pleureur ; mûrier tortueux ; mûrier pyramidal ; mûrier pleureur ; noyer pleureur ; noisetier pleureur ; noisetier tortueux ; olivier pleureur 'Pendolino '; olivier compact de Grèce 'Amygdalolia '; figuier nain ; figuier rampant ; jujubier tortueux 'Lung Tsao Tsao Shu'. Il peut également provenir du feuillage (forme, couleur) ou de la fleur (forme, couleur). Citons : prunier 'Hollywood Plum' à feuillage pourpre ; pêcher à feuillage pourpre ; noyer à feuillage pourpre ; noisetier à feuilles crispées ; mûrier blanc à feuilles d'ortie ; mûrier blanc de Constantinople à feuillage en boule ; vigne 'Chasselas Cioutat' à feuillage lacinié ; citronnier à feuillage panaché ; grenadier fruitier à fleurs doubles ; grenadier fruitier à fleurs jaunes.
FRUITIERS CULTIVÉS ACCLIMATABLES Pour s'affranchir des fruitiers classiques tout en restant dans le domaine des espèces fruitières cultivées, on peut aborder un troisième niveau : les fruitiers cultivés acclimatables (catégorie 3 des fruitiers rares). Ils regroupent des espèces, et pour une faible part des variétés, cultivées pour leur fruit hors de France dans des régions de climat tempéré (elles sont donc acclimatables) mais qui connaissent en France une faible diffusion, ou pas de diffusion du tout. Citons, pour toutes les régions : l'asiminier (Asimina triloba) pour lequel on a recensé quatre-vingts cultivars aux Etats-Unis, dont une trentaine commercialisés actuellement ; les kiwis à fruits lisses (Actinidia arguta, A. melanandra, A. kolomikta, A. callosa, A. polygama, dont de nombreux cultivars tels Actinidia kolomikta 'Aromatnaja' et A. kolomikta 'Ananasnaja' (synonyme : 'Ananasnaïa') ; le nashi ou poire asiatique (Pyrus pyrifolia) ; la pêche plate de Chine (Prunus persica Pentoo) ; le mûrier à longs fruits (Morus macroura) ; l'hybride américain mûrier blanc-mûrier rouge (Morus alba x Morus rubra 'Illinois everbearing') ; le noyer noir d'Amérique (Juglans nigra), en sélectionnant les cultivars à coque mince ; le noyer blanc d'Amérique (Carya ovata) en retenant des cultivars tels 'Henryi' ; le plaqueminier de Virginie (Diospyros virginiana) dont le cultivar autofertile 'Meader' ; les hybrides plaqueminier du Japon x plaqueminier de Virginie tels 'Rosseyanka' et 'Nikitskaya Bordovaya' ; la mûre du Japon (Rubus phoenicolasius) ; la canneberge nord américaine (Vaccinium macrocarpon) ; le bleuet nain canadien (Vaccinium angustifolium). Pour les régions de climat méditerranéen, mais aussi pour des régions plus nordiques si l'on respecte certaines conditions pour la fructification, citons : le pistachier (Pistacia vera) ; le feijoa (Acca sellowiana) ; le pacanier (Carya illinoinensis) ; le capulin (Prunus salicifolia) ; l'hovénie (Hovenia dulcis) ; l'azérolier (Crataegus azarolus) ; la manzanille (Crataegus mexicana).
FRUITIERS CULTIVÉS EN LIMITE D'ACCLIMATATION (SUBTROPICAUX) Dans certaines régions de France métropolitaine, outre les fruitiers rares de climat tempéré, on peut tenter la culture des fruitiers en limite d'acclimatation : il s'agit des fruitiers subtropicaux (catégorie 4 des fruitiers rares). Parmi ceux-ci, les plus rustiques sont Eugenia guabiju, Psidium cattleyanum (goyavier de Cattley, à fruits rouges) et sa variété lucidum, (à fruits jaunes, connue aussi sous le nom d'espèce Psidium littorale), ainsi que Dovyalis caffra (abéria). Les autres sont à réserver à la zone de l'oranger : Aegle marmelos ; Annona cherimola ; Carissa edulis ; Casimiroa edulis ; Macadamia tetraphylla ; Musa 'Rajapuri' ; Musa 'Chini Champa' ; Passiflora edulis ; Passiflora mollissima ; Passiflora ligularis ; Pouteria lucuma ; Psidium guajava etc.
FRUITIERS PEU CULTIVÉS MAIS D'INTERÊT PARTICULIER (AGRUMES RUSTIQUES) En s'interrogeant sur les fruitiers acclimatables dans la zone de l'oranger, on exclut les agrumes qui sont des fruitiers classiques pour cette région. On est alors tenté de se demander si les agrumes ne sont pas acclimatables dans d'autres régions, et on ouvre ainsi un chapitre particulier : les agrumes rustiques (catégorie 5 des fruitiers rares). Il s'agit d'espèces ou d'hybrides résistant en pleine terre hors de la zone de l'oranger, une grande partie supportant au moins -10 °C, et jusqu'à -20 °C pour certains. Quelques uns ont une vocation fruitière originelle, certains sont utilisés comme porte-greffes, d'autres comme plantes ornementales, mais tous ont des fruits comestibles. Pour beaucoup d'entre eux, les fruits ont une saveur, crus ou transformés, inférieure à celle des fruits des agrumes classiques. En premier lieu, donnons en exemple les agrumes que l'on trouve dans la zone de l'oranger mais qui peuvent s'acclimater en climat légèrement plus froid : Citrus aurantium ; Citrus myrtifolia ; Citrus x meyeri ; Citrus x reticulata 'Murcott' ; Fortunella margarita ; Fortunella japonica ; Fortunella obovata ; Fortunella crassifolia. En second lieu, citons des agrumes plus rustiques : Citrus unshiu (mandarinier japonais Satsuma, dont les cultivars 'Owari', 'Wase', 'Variegata', 'Saïgon', 'Clausellina', 'Okitsu', 'Silverhill') ; Fortunella x Citrus 'Kugli' ; Citrus reticulata 'Changsa' ; Citrus reshni 'Cléopâtre' ; Citrus x junos (Yuzu) ; Citrus ichangensis ; Eremocitrus glauca ; Citrus reticulata x Citrus ichangensis 'Xiang Cheng' ; Citrangequats 'Thomasville', 'Paichi Garden', 'Sinton' ; Citrus 'USA 119' ; Segentrange 'Curafora' ; Citranges 'Rusk', 'Morton', 'Cunningham' ; Poncirus trifoliata et son cultivar 'Flying Dragon'. Remarque : il existe des dizaines d'autres hybrides d'agrumes rustiques ; il n'est pas, bien entendu, dans notre objectif de les lister.
FRUITIERS SAUVAGES INDIGÈNES Si l'on quitte les fruitiers cultivés de toutes origines, on est amené naturellement à considérer l'autre facette des fruitiers, représentée par les fruitiers sauvages. Ils constituent une part importante des fruitiers rares. On peut tout d'abord s'intéresser aux fruitiers sauvages indigènes (catégorie 6 des fruitiers rares). Comme leur nom l'indique, ils existent à l'état naturel en France. Pour toutes les régions, citons : le cornouiller mâle (Cornus mas) ; le néflier d'Allemagne (Mespilus germanica) ; le cormier (Sorbus domestica) ; l'alisier (Sorbus torminalis) ; le hêtre (Fagus sylvatica) ; le prunellier (Prunus spinosa) ; le poirier sauger (Pyrus salvifolia) ; la poirasse (Pyrus cordata) ; le sureau (Sambucus nigra) ; l'épine-vinette (Berberis vulgaris) ; l'amélanchier commun (Amelanchier ovalis) ; l'argousier (Hippophae rhamnoides) ; le genévrier (Juniperus communis) ; la myrtille de montagne (Vaccinium myrtillus) ; l'airelle (Vaccinium vitis-idaea) ; la mâcre (Trapa natans). Pour les régions de climat méditerranéen, recensons en outre : l'arbousier (Arbutus unedo) ; le myrte (Myrtus communis) ; le caroubier (Ceratonia siliqua) ; le poirier à feuilles d'amandier (Pyrus amygdaliformis) ; le pin parasol (Pinus pinea) ; le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica). On peut se livrer à deux exercices complémentaires sur les fruitiers sauvages indigènes si l'on souhaite élargir son champ d'expérimentation et donc accroître le domaine des fruitiers rares. Premier exercice : chercher des sous-espèces, variétés, ou formes, originales ou présentant d'indéniables qualités. Exemples de résultats : arbousier 'Compacta', de taille réduite ; arbousier 'Atlantic' à gros fruits ; arbousier à fleurs rouges ; arbousier à fleurs doubles ; argousier 'Pollmix' (cultivar mâle pollinisateur ) ou 'Leikora' (cultivar femelle à gros fruits) ; caroubier 'Lasithi', prétendu de meilleure rusticité que le type ; cornouiller mâle à fruits jaunes ; cornouiller mâle 'Large Russian' à très gros fruits ; épine-vinette à fruits doux, à gros fruits, à fruits blancs, à fruits jaunes, à feuillage pourpre ; hêtre pleureur à feuillage pourpre ; myrte à fruits blancs, à feuillage panaché ; néflier d'Allemagne à très gros fruits ('Monstrueuse d'Evreinoff') ou à fruits sans pépins (var. apyrena) ; sorbier des oiseleurs 'Rabina' à fruits doux ; sureau à fruits blancs ; sureau 'Korsor' à fruits sucrés ; pin parasol à pignons à coque tendre (Pinus pinea var. fragilis) ; prunellier à feuillage rouge et fleurs roses ; prunellier à fleurs doubles. Deuxième exercice : inclure dans son recensement les plantes sauvages à fruits comestibles indifféremment du goût et des possibilités de transformation du fruit (il se peut malgré tout que certaines espèces, variétés ou formes se révèlent d'un goût agréable, après expérimentation). Exemples de résultats : Arctostaphylos uva-ursi (busserole) ; Carpobrotus edulis (griffes de sorcière) ; Celtis australis (micocoulier) ; Prunus x fruticans ; Prunus brigantiaca (prunier de Briançon) ; Ribes alpinum (groseillier des Alpes) ; Sorbus aria (allouchier) ; Sorbus chamaemespilus ; Sorbus latifolia (alisier de Fontainebleau) ; Sorbus mougeotti ; Vaccinium oxyccocus (canneberge d'Europe) ; Vaccinium uliginosum (airelle des marais) ; Yucca aloifolia.
FRUITIERS SAUVAGES ACCLIMATABLES Pour progresser dans les fruitiers sauvages, intéressons nous aux fruitiers sauvages originaires des autres régions de climat tempéré du monde, qui sont donc acclimatables en France. Nous définissons ainsi une nouvelle catégorie de fruitiers rares : les fruitiers sauvages acclimatables (catégorie 7 des fruitiers rares). Citons en quelques uns pour toutes les régions de France : Amelanchier alnifolia ; Amelanchier canadensis (amélanchier du Canada) ; Amelanchier laevis ; Aronia melanocarpa ; Aronia x prunifolia ; Asimina parviflora (asiminier nain) ; Berberis chinensis ; Castanea pumila (chinquapin) ; Chaenomeles cathayensis (cognassier de Chine épineux) ; Cornus kousa sinensis ; Cornus officinalis ; Corylus sieboldiana var. mandshurica (noisetier de Mandchourie) ; Corylus tibetica (noisetier du Tibet) ; Crataegus aestivalis ; Crataegus tanacetifolia ; Cudrania tricuspidata (cudrane) ; Echinocereus triglochidiatus ; Elaeagnus multiflora (goumi du Japon) ; Idesia polycarpa ; Lonicera caerulea var. edulis ; Lonicera kamtchatica (camérisier du Kamtchatka) ; Lonicera turczaninovii ; Mahonia aquifolium ; Nitraria schoberi (karambi) ; Opuntia phaecantha ; Prunus tomentosa (ragouminier) ; Pseudocydonia sinensis (cognassier de Chine non épineux) ; Sambucus canadensis (sureau nord américain) ; Sambucus caerulea ; Viburnum cassinoides ; Viburnum cotinifolium ; Viburnum lantanoides ; Viburnum trilobum. Pour les régions méditerranéennes, on pensera à : Arbutus andrachne ; Arbutus x andrachnoides ; Arbutus canariensis ; Arbutus glandulosa ; Arbutus 'Marina' ; Arbutus menziesii ; Arbutus xalapensis ; Arctostaphylos manzanita ; Aristotelia chilensis ; Cornus capitata ; Diospyros texana (plaqueminier à fruits noirs) ; Diospyros lycioides subsp. guerkei (plaqueminier d'Afrique du Sud ) ; Diospyros lotus ; Elaeagnus angustifolia var. orientalis ; Eugenia guabiju ; Luma apiculata ; Myrtus arayan ; Myrtus chequen ; Opuntia amyclaea ; Opuntia robusta ; Quercus ilex subsp. ballota (chêne à glands doux) ; Sorbus trilobata (cormier du Liban) ; Ugni molinae. Dans la zone de l'oranger, on plantera : Carica quercifolia ; Eugenia myrtifolia ; Eugenia unifllora ; Myrica rubra ; Ziziphus lotus (jujubier de Berbérie) ; Ziziphus spina-christi (jujubier de Palestine). Les deux exercices applicables aux fruitiers sauvages indigènes le sont également pour les fruitiers sauvages acclimatables. Premier exercice : chercher des sous-espèces, variétés et formes originales ou pourvues de qualités particulières. Exemples de résultats : Amelanchier alnifolia 'Smokey', 'Northline', 'Altaglow' (ce dernier à fruits blancs) ; Amelanchier laevis 'Snowflakes' ; Aronia melanocarpa 'Eastland' ; Cornus kousa 'Big Apple' ; Cornus amomum 'Blue Cloud' ; Crataegus aestivalis 'Royalty' ; Cudrania tricuspidata 'Seedless' ; Elaeagnus multiflora 'Sweet Scarlet' ; Lonicera kamtchatica 'Blue Velvet' ; Prunus tomentosa var. leucocarpa ; Sambucus canadensis 'Nova' ; x Sorbopyrus auricularis'Shipova', Viburnum sieboldii 'Seneca'. Deuxième exercice : inclure dans son recensement les plantes sauvages à fruits comestibles indifféremment du goût et des possibilités de transformation du fruit (il se peut malgré tout que certaines espèces, variétés ou formes se révèlent d'un goût agréable, après expérimentation). Exemples de résultats : Amelanchier asiatica ; Amelanchier bartramania ; Amelanchier cusickii ; Amelanchier florida ; Amelanchier sanguineum ; Amelanchier x spicata ; x Amelasorbus raciborskiana ; Aronia arbutifolia ; Berberis amurensis ; Berberis buxifolia ; Berberis canadensis ; Berberis darwinii ; Berberis koreana ; Berberis montana ; Berchemia volubilis ; Broussonetia papyrifera ; Broussonetia kazinoki ; Celtis occidentalis ; Corylus colurna ; Crataegus mollis ; Ephedra minima ; Empetrum nigrum ; Gaultheria miqueliana ; Gaultheria shallon ; Gaylussacia baccata ; Heteromeles arbustifolia ; Hippophae salicifolia ; Lonicera involucrata ; Lonicera villosa ; Malus pumila ; Opuntia stricta ; Osteomeles subrotonda ; Peraphyllum ramosissinum ; Prinsepia sinensis ; Prunus besseyi ; Prunus canescens ; Punus cocomila ; Prunus ilicifolia ; Prunus lyonii ; Prunus pashia ; Prunus pumila var. depressa ; Pyrus ussuriensis ; Quercus macrolepis ; Quercus pubescens var. virgiliana ; Quercus trojana ; Rhus integrifolia ; Rhus lancea ; Rhus trilobata ; Shepherdia argentea ; Shepherdia canadensis ; Sorbus gracilis ; Styrax japonicum ; Viburnum dilatatum ; Viburnum lentago ; Yucca baccata ; Yucca elata ; Yucca filamentosa ; Yucca schidigera.
PLANTES ORNEMENTALES A FRUITS COMESTIBLES A la suite des fruitiers sauvages, ne faisant pas partie, comme eux, des fruitiers cultivés, un nouveau sous-ensemble de fruitiers rares peut être identifié : les plantes ornementales à fruits comestibles (catégorie 8 des fruitiers rares). Un amoureux des plantes peut à juste titre faire la remarque "mais qu'est-ce qui n'est pas ornemental ?". Dans notre méthodologie, on entend par plantes ornementales à fruits comestibles, les plantes dont on peut consommer les fruits, mais auxquelles la culture dominante dans notre société attribue une vocation purement ornementale. Lorsqu'il s'agit d'espèces sauvages, leur caractère distinctif par rapport aux fruitiers sauvages est leur utilisation habituelle pour l'ornementation, sans exploitation alimentaire du fruit, pourtant comestible. On pourrait préciser en employant le terme "d'espèces ornementales au sens horticole". Mais il ne faut pas se limiter aux horticulteurs et aux pépiniéristes pour identifier ceux qui ne voient dans ces espèces que des plantes ornementales et non des fruitiers. Il faut inclure aussi les distributeurs (jardineries, fleuristes), les botanistes spécialistes de ces espèces ainsi que les passionnés de celles-ci, y compris les plus avertis. Ces passionnés étant souvent regroupés dans de puissantes et actives associations (notamment pour les palmiers, les rosiers, les fuchsias et les cactées). Pour toutes les régions, on dénombre en premier lieu des plantes ornementales par leurs fleurs : Chaenomeles japonica ; Chaenomeles speciosa (dont un cultivar tortueux) ; Chaenomeles x superba ; Chaenomeles x californica 'Enchantress' ; Fuchsia spp. (les fuchsias, au sein desquels on recherchera les espèces ou variétés rustiques à fructification abondante) ; Passiflora caerulea (la passiflore bleue, pour laquelle on s'efforcera de trouver des formes à pulpe consistante) ; Passiflora incarnata (passiflore herbacée américaine rustique, dont on introduira des formes à fruits intéressants et le très rare cultivar à fleurs blanches (P. incarnata var. alba) ; Leycesteria formosa ; Rosa spp. (les rosiers, parmi lesquels on sélectionnera les espèces et variétés à gros cynorrhodons telles Rosa gallica 'Scharlachglut', Rosa rugosa 'Scabrosa', Rosa x rugosa 'Frau Dagmar Hastrup', Rosa macrophylla, Rosa sweginzowii var. macrocarpa) ; Xanthoceras sorbifolia. Pour toutes régions également, on peut considérer des plantes ornementales par le feuillage : Elaeagnus x ebbingei (plante de haie, dont on sélectionnera des formes à gros fruits) ; Elaeagnus commutata (chalef argenté) ; Elaeagnus umbellata (en prenant soin de retenir ses cultivars tels 'Cardinal', 'Ruby', 'Brillant Rose') ; Prunus pissardii ; Schisandra sinensis (en particulier son cultivar monoïque 'Eastern Prince') ; Holboellia coriacea ; Stauntonia hexaphylla ; Akebia quinata, Akebia lobata et leur hybride Akebia x pentaphylla. Végétaux cultivés pour leur floraison et leurs fruits ornementaux, les pommiers d'ornement (Malus spp. et hybrides) sont tous à fruits comestibles. On s'attachera particulièrement à ceux dont les fruits sont agréables à consommer crus (notamment Malus 'Butterball', Malus 'Orange', Malus 'John Downie') ou, pour certains, crus ou blets (Malus 'Golden Hornet', Malus x robusta 'Yellow Siberian'). On peut même inclure des plantes ornementales par leur gousses : Decaisnea fargesii ; Gleditsia triacanthos en cultivars tel 'Calhoun'. Une place particulière doit être accordée à certains conifères, parmi lesquels : Araucaria araucana ; Cephalotaxus harringtonia var. drupacea ; Juniperus drupacea ; Juniperus deppeana var. pachyplaea ; Juniperus turkestanica ; Pinus edulis. Enfin, on peut aussi évoquer les genres Opuntia, dont on peut consommer le fruit de toutes les espèces, et Yucca, dont certaines espèces produisent des fruits comestibles. Ces deux genres confèrent un aspect exotique aux régions septentrionales lorsque l'on sait choisir les espèces rustiques, voire très rustiques, qu'ils comportent. Pour les régions de climat méditerranéen, on peut retenir comme plantes ornementales à fruits comestibles : Billardiera longiflora ; Lardizabala biternata ; Lardizabala triternata ; Holboellia latifolia (goufla) ; Gardenia jasminoides ; Passiflora actinia ; Passiflora caerulea 'Constance Elliott' ; Passiflora x colvillii ; Passiflora 'Incense' ; Raphiolepis umbellata ; et deux palmiers relativement rustiques : Butia capitata, Jubaea chilensis. Pour la zone de l'oranger, on peut identifier diverses passiflores intéressantes pour le fruit autres que les espèces à vocation prioritairement fruitière : Passiflora antioquiensis ; Passiflora manicata ; Passiflora membranacea ; Passiflora mixta.
LÉGUMES-FRUITS Il est possible d'étendre encore le domaine des fruitiers rares si l'on s'intéresse en dernier lieu à des végétaux qui font la transition entre les fruitiers et les légumes : les légumes-fruits (catégorie 9 des fruitiers rares). Il s'agit de plantes annuelles à tester en toutes régions, bien qu'elles prospèrent mieux sous climat méditerranéen et que certaines d'entre elles puissent même se montrer vivaces dans la zone de l'oranger. La famille des Solanaceae en constitue la majeure partie. Donnons quelques exemples : Physalis peruviana (coqueret du Pérou) ; Cyphomandra betacea (tomate en arbre) ; Solanum muricatum (morelle de Wallis, pour laquelle on préférera les cultivars tels 'Cascade Gold', 'Miski Prolific', 'Rio Bamba', 'Toma') ; Solanum uporo (morelle des anthropophages) ; Solanum sisymbriifolium (morelle de Balbis). En sus des Solanaceae, les légumes-fruits comptent un certain nombre d'autres plantes annuelles, telles Sechium edule (chayotte) et Acanthosicyos horrida (nara angolaise).
Nous sommes arrivés au terme de l'exposé de la méthodologie proposée pour le recensement des fruitiers rares. L'objectif n'était pas, bien sûr, de recenser exhaustivement ceux-ci. Les exemples fournis ont pour vocation d'illustrer la démarche pour le cas de la France métropolitaine, et de constituer une base significative pour témoigner de la richesse de ce domaine botanique.
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