Les fruitiers rares
 
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Article publié en 2014.
Auteur : François DROUET.
Tous droits réservés.

 

 

Conduire Diospyros kaki en palmette à la diable

 

 

 

J’ai été, il y a quelques années, le co-organisateur d’une campagne de multiplication de cultivars rares de Diospyros kaki à destination d'amateurs débutants ou expérimentés de France et de divers pays d'Europe. J’avais alors établi, à partir de schémas de base découpés dans une ancienne édition du magazine Rustica, un document diffusé auprès des souscripteurs à cette campagne. Ce document explique la taille de formation et de fructification d’un Kaki conduit en palmette à la diable, mode de culture que nombre de ces passionnés ont ensuite expérimenté en divers endroits d’Europe. Je crois utile de vous communiquer ce document, avec les commentaires et conseils qui l'accompagnent, car la palmette à la diable est très peu pratiquée pour Diospyros kaki au jardin ou en verger d'amateur alors qu'elle offre de multiples avantages.

 

AVANTAGES DE LA CONDUITE EN PALMETTE A LA DIABLE

Concernant l'implantation, l'encombrement réduit de la palmette permet : de planter un Kaki dans un petit jardin, d'optimiser la surface dont on dispose si l'on veut établir une collection de cultivars de Kaki, de cultiver le Kaki en serre, ce qui ouvre de nouvelles perspectives fruitières aux amateurs résidant dans des zones inadaptées pour cette espèce. Concernant le paysagisme fruitier, la palmette, ou un ensemble de palmettes, peut constituer : une haie intérieure d'une parcelle, pour délimiter des sous-parcelles, un arrière-plan de moyenne hauteur. Concernant la culture : du fait de sa faible hauteur, la palmette permet la cueillette des fruits sans recours à une échelle, la taille de fructification et d'entretien est simple. Concernant le fruit : nous n'avons pas assez de recul sur ce type de conduite pour évaluer les effets bénéfiques éventuels sur le fruit : grosseur, goût, précocité... Ces effets pourraient d'ailleurs varier d'un cultivar à l'autre.

 

MODE OPÉRATOIRE 

Pour former la palmette : la première année, taillez le scion à 5 yeux dès la plantation. Palissez à 45° les rameaux qui se développent. La deuxième année, taillez les rameaux palissés à 4 ou 5 yeux. En cours de végétation, palissez les rameaux secondaires qui se développent, en couvrant le maximum de surface. Les années suivantes, jusqu'à l'obtention de la densité et de l'étalement voulus, taillez à 30/40 cm les rameaux qui le supportent, pour obtenir un plus grand nombre de rameaux et surtout pour allonger ceux-ci de façon densifiée. Palissez pour couvrir toute la surface disponible.

Taille de fructification : très simple, tous les ans, après la récolte, taillez  à deux yeux les rameaux qui ont porté des fruits, pour créer deux nouveaux rameaux fructifères. Pourquoi cette taille ? Le Kaki fructifie sur les rameaux de l'année, du troisième au sixième oeil à partir de la base (souvent à partir du quatrième oeil). Les deux premiers yeux des rameaux sont des yeux à bois. Ils ne fructifient donc pas, et ils donnent naissance à des rameaux de remplacement si on concentre la sève sur eux par une taille juste au-dessus. Un rameau qui a fructifié ne fructifie plus les années suivantes et, le plus souvent, son bourgeon terminal est un bourgeon à bois. De ce fait, sans la taille indiquée, un rameau qui a fructifié s'allongerait d'année en année, et la fructification serait déportée chaque année à son extrémité, de plus en plus loin du tronc vertical de la palmette.
 

Conduite de Diospyros kaki en palmette à la diable

Conduite de Diospyros kaki en palmette à la diable.
Crédit schémas avant montage :
Rustica.

 

CONSEILS

On peut établir la palmette en espalier contre un mur, ou en contre-espalier sur fils de fer entre piquets avec jambes de force, espacés de 3 à 4 m et d’une hauteur de 2 m hors sol (donc de 2,5 m car il convient de les enfoncer de 0,50 m). Utiliser du fil de fer aciéré blanc (qui ne se distend pas) de 4 à 5 mm de diamètre, que l’on trouve dans les coopératives agricoles par exemple.

Veiller à couper le scion à 3 cm au dessus du dernier oeil conservé, de façon à laisser un bout de rameau apical qui permettra de ne pas perdre cet oeil dans le cas d’un léger dessèchement au dessous du point de coupe initiale du scion. Ne pas oublier de mastiquer toutes les plaies de taille successives, en commençant par la coupe initiale du scion, oblique à 45° comme toutes les coupes suivantes.

Pour ce type de conduite fruitière, il convient de choisir une variété de vigueur modérée (qu’elle soit de type astringent ou non astringent).

 

 

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