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Article publié en 2007.
Auteur : François DROUET.
Photographies : François DROUET.
Tous droits réservés.

 

 

Figuier de Barbarie

 

Quelques informations pratiques

 

 

 

Je fournis ci-après quelques informations issues de ma pratique du Figuier de Barbarie, Opuntia ficus-indica (L.) Mill. : variétés, observations de culture, ma méthode de multiplication, observations de rusticité, consommation des fruits. Et je termine l'article par des considérations sur d'autres oponces.

 

VARIÉTÉS

 

Un premier critère de sélection de la variété à planter est la rusticité. L'espèce Opuntia ficus-indica (L.) Mill. est à réserver aux régions de zone climatique USDA 9a ou supérieure. Dans une situation abritée, on peut tenter la culture en zone climatique USDA 8b. Mes plantations sont situées dans une vaste plaine du littoral méditerranéen, dans la région de Toulon (zone climatique USDA 9a). Elles sont exposées plein sud.

Il faut retenir en priorité la variété inerme à fruits oranges, qui paraît particulièrement rustique, et qui n'est pas agressive car (presque) sans épines. Les aréoles, aussi bien sur les raquettes que sur les fruits, sont toutefois pourvues de glochides brunâtres qui se détachent facilement et s'accrochent fortement dans la peau. J'en possède trois pieds bien établis (2,5 m de haut sur 3 m de large) répartis sur des parcelles différentes.
 

Opuntia ficus-indica : raquettes de la variété inerme à fruits oranges

Opuntia ficus-indica : raquettes de la variété inerme à fruits oranges.

 

Opuntia ficus-indica : fruits de la variété inerme à fruits oranges

Opuntia ficus-indica : fruits de la variété inerme à fruits oranges.

 

Opuntia ficus-indica : fruits de la variété inerme à fruits oranges

Opuntia ficus-indica : fruits de la variété inerme à fruits oranges.

 

Opuntia ficus-indica : fruits de la variété inerme à fruits oranges

Opuntia ficus-indica : fruit de la variété inerme à fruits orange.
 

Pour une haie fruitière défensive, il faut utiliser une variété fortement pourvue d'épines. C'est le cas d'une variété à fruits rouges que j'ai acquise par échange, qui présente des épines nombreuses, longues et vulnérantes. J'ai placé le sujet de cette variété à mi-hauteur d'une butte. Il est âgé de cinq ans et j'ai pu goûter ses fruits à pulpe blanchâtre pour la première fois l'année dernière. Ils sont de bonne qualité gustative, quoique je leur préfère les fruits oranges de la variété inerme.
 

Opuntia ficus-indica : variété épineuse à fruits rouges

Opuntia ficus-indica : variété épineuse à fruits rouges
Crédit : Victor Korniyenko (
Wikipedia Commons)
 

Il faut noter qu'il existe aussi une variété à fruits rouges moins épineuse. J'ai repéré un plant d'Opuntia ficus-indica à fruits violacés, dont j'ai bouturé une raquette. Les fruits sont plus petits que ceux de la variété inerme à fruits oranges et sont plus ou moins allongés.
 

Opuntia ficus-indica : variété à fruits violacés

Opuntia ficus-indica : variété à fruits violacés.
(le fruit de gauche, partiellement vert, est très allongé car il était en cours de grossissement)
.
 

 L'intérieur des fruits violacés est identique à celui des fruits oranges. Le goût est le même.
 

Opuntia ficus-indica : intérieur de fruits violacés

Opuntia ficus-indica : intérieur de fruits violacés.
 

Il existerait une variété à fruits sans pépins (Opuntia ficus-indica var. apyrena). Toutefois, je n'ai pas réussi à me la procurer malgré la visite d'un ami dans un conservatoire botanique européen où un certain mystère semble entourer cette variété (enjeux commerciaux futurs ?).

En sus des trois gros pieds de la variété inerme à fruits oranges, du sujet moyen de la variété épineuse à fruits rouges, et du jeune spécimen à fruits violacés, j'ai commencé à constituer une collection de cultivars d'Opuntia ficus-indica comptant six jeunes sujets d'une hauteur de 1 m ou moins. Aucun n'a encore fructifié. Ces cultivars diffèrent par au moins un des critères suivants : vigueur, aspect des raquettes, taille des fruits, couleur des fruits (vert clair, orange, jaune, rouge, violacé), époque de fructification. Je les ai obtenus par échanges avec d'autres collectionneurs et, pour deux d'entre eux, par achat dans des pépinières spécialisées dans les Cactées.

J'ai repéré de belles collections de cultivars d'Opuntia ficus-indica au sein du projet GENRES 29. Le projet GENRES 29, piloté par l'université de Florence, est un réseau de 11 institutions partenaires (6 en Italie, 2 en Espagne, 2 en Grèce, 1 en France : le Conservatoire Botanique National de Porquerolles) réunies dans une action de conservation d'espèces fruitières sauvages ou cultivées principalement dans le bassin méditerranéen. Parmi ces institutions, cinq possèdent des conservatoires de cultivars d'Opuntia ficus-indica (L.) Mill. (liste des accessions). Les accessions sont désignées par un nom ou un identifiant numérique. Pour en connaître les caractéristiques, il faut se référer aux fiches descriptives (par codes descripteurs).

 

OBSERVATIONS DE CULTURE

 

MISE A FRUIT DU FIGUIER DE BARBARIE

Le Figuier de Barbarie commence à produire des fruits vers quatre ans, et atteint la pleine production vers dix ans. Pour avancer la mise à fruit, au lieu de planter une raquette, planter une tige ligneuse présentant déjà quatre à cinq raquettes.

 

UNE FIGUE DE BARBARIE QUI COULE EST PERDUE

En examinant la surface des raquettes, on peut détecter parfois une trace liquide en longueur, verdâtre ou brune. La coulure provient d'un fruit qui a été attaqué par la mouche méditerranéenne du fruit (Ceratitis capitata Wiedemann). Le fruit présente en surface une zone brunâtre avec au centre un petit orifice. Il a commencé à pourrir, et est irrécupérable. En général, plusieurs fruits à proximité sont également touchés.
 

Opuntia ficus-indica : trace de fruit qui coule sur raquette

Opuntia ficus-indica : trace de fruit qui coule sur raquette.

 

MA MÉTHODE DE MULTIPLICATION

 

BOUTURAGE DE RAQUETTES

Pour multiplier Opuntia ficus-indica, j'utilise la méthode universellement pratiquée : le bouturage de raquettes. Je bouture en pleine terre, au début du printemps de préférence. Mais, si je n'ai pas le choix parce que la raquette doit être prélevée au hasard des circonstances sur des plants qui ne sont pas chez moi, je bouture en toutes saisons. Dans le cas de multiplication en période hivernale, je préfère bouturer dans un container et mettre celui-ci à l'abri des pluies. Je maintiens le substrat très légèrement humide mais l'eau ne stagne pas, ce qui évite le pourrissement éventuel au niveau du collet.

Les raquettes détachées de l'arbuste peuvent être conservées plusieurs semaines, voire plusieurs mois, en gardant leur pouvoir de multiplication bien qu'elles flétrissent, et même se racornissent, avec le temps. Ainsi, je puis attendre le printemps dans certains cas avec des raquettes que j'ai prélevées quelques semaines auparavant sur des pieds-mères éloignés, au hasard de mes voyages.

Les raquettes émettraient plus facilement des racines lorsqu'elles sont légèrement flétries. Je ne l'ai jamais vérifié, ne m'étant pas intéressé à cette éventuelle faculté puisque j'obtiens des résultats de bouturage optimaux quel que soit l'état de la raquette, flétrie ou non... Pour éviter le pourrissement au niveau de la plaie de coupe de la raquette, je laisse sécher celle-ci avant de bouturer (délai : quelques jours). Je bouture la raquette en la plantant verticalement.

Je ne pratique pas le bouturage à plat, qui est également possible. Certains avancent que le bouturage à plat de la raquette favoriserait un meilleur ancrage du futur plant par rapport au vent, en permettant la naissance de grosses racines pivotantes. Je ne l'ai jamais vérifié, et je suis dubitatif. En effet, les racines naissent des aréoles et les aréoles enterrées sont nombreuses également dans le cas où l'on bouture la raquette en la plantant verticalement, si on l'enfonce des deux tiers, comme je le fais. En tout état de cause, j'obtiens avec le bouturage vertical des plants très enracinés qui n'ont jamais présenté de problèmes de résistance au vent, pourtant fort par période dans ma région (mistral). Mes plants bien établis de 2,5 m de haut sur 3 m de large sont tous issus d'un bouturage vertical de raquette.

Je creuse un trou qui n'est pas vraiment large (un empan et demi), mais assez profond pour que je puisse enfoncer verticalement dans le sol les deux tiers de la raquette. Naturellement, la profondeur du trou est supérieure à la longueur de la partie enterrée de la raquette (d'environ un empan), pour faciliter la croissance des racines. Le trou contient un mélange moitié terre et moitié terreau (le terreau permet d'alléger le substrat car ma terre est assez lourde). Contrairement à ce qui est souvent indiqué, Opuntia ficus-indica croît bien en terre lourde, à condition que l'eau ne stagne pas (voir article). Je tasse bien le mélange autour de la raquette (celle-ci ne doit pas bouger lorsque j'imprime avec le doigt une poussée latérale). J'arrose alors légèrement et, par la suite, j'arrose très légèrement et de façon régulière.

Si je le peux, je détache un ensemble de trois raquettes, par exemple une raquette de l'année précédente et deux raquettes de l'année, dont les deux raquettes supérieures sont positionnées de part et d'autre de la raquette de base. J'enfonce alors la raquette de base non pas verticalement de façon stricte, mais plus ou moins en oblique, de façon à ce que les deux raquettes supérieures soient harmonieusement disposées pour constituer le départ de deux "branches" équilibrées. Pour que l'ensemble planté résiste au vent avant enracinement, j'enfonce la raquette de base plus que des deux tiers, parfois presque entièrement, à trois doigts seulement au-dessus du sol. Je n'ai jamais essayé d'enfouir totalement la raquette de base.

Je ne rencontre pas d'échec dans le bouturage de raquettes d'Opuntia ficus-indica, à condition de bien laisser sécher la plaie de taille avant de bouturer, et de vérifier que la raquette ne contient pas de zone altérée ayant commencé à pourrir. Si c'est le cas et si je n'ai pas d'autres raquettes de la variété, je découpe la zone pourrie, en débordant largement, et je laisse sécher. Parfois même, je coupe carrément la moitié, ou plus, de la raquette, et je plante la partie saine résiduelle après que la plaie de coupe a séché. Dans tous les cas, je bouture uniquement si je vois que le processus de pourrissement a été circonscrit.

La bouture de morceaux de raquettes est tout à fait possible, mais je ne l'utilise pas, sauf cas où une partie de la raquette a commencé à pourrir, et que je n'ai pas d'autres raquettes de la variété, car l'utilisation de raquettes entières donne des plants plus vigoureux et plus fournis au départ.

 

BOUTURAGE DE FRUITS

Peu de gens savent que les fruits verts (c'est à dire non mûrs, et sans trace de début de maturité) du Figuier de Barbarie se bouturent aussi. En effet, le fruit est couvert d'aréoles contenant des méristèmes susceptibles d'émettre à nouveau des raquettes ou des racines. Pour effectuer le bouturage, prélever ou ramasser au sol le fruit vert et le poser à plat, à demi-enfoncé, dans un pot rempli de terre légère (ajouter du sable ou du terreau si la terre est lourde). Arroser légèrement au début et par la suite, comme pour une bouture de raquette.
 

Opuntia ficus-indica : bouturage d'un fruit encore vert

Opuntia ficus-indica : bouturage d'un fruit encore vert.
(les aréoles de la partie enterrée ont émis des racines, celles de la partie supérieure ont émis deux raquettes).

 

RUSTICITÉ

 

OBSERVATIONS DE RUSTICITÉ DES FRUITS

Peu après Noël 2003, des figues de Barbarie mûres ont subi un gel nocturne de -4 °C  et  j'ai pu observer que, malgré le vent, elles n'avaient subi aucune altération externe. L'aspect et la texture des fruits étaient tout à fait normaux une semaine après. J'ai consommé l'un des fruits le 3 janvier 2004, à titre de test. Il n'a révélé aucune altération interne, et a dénoté un bon goût de fruit mûr, sans trace de surmaturité.

Fin février, il persistait toujours un fruit sur la plante lorsqu'un coup de froid nocturne est survenu (-6 °C). Le 11 mars, soit deux semaines après, le fruit était toujours sur la plante. Je l'ai consommé à titre de nouveau test car il présentait une teinte assez foncée. A la dégustation, goût et texture de fruit très mûr, avec ébauche de surmaturité expliquant la teinte foncée. Ces observations nous éclairent à la fois sur la rusticité des fruits, et sur leur durée de conservation sur la plante (plusieurs mois).

 

OBSERVATIONS DE RUSTICITÉ DES PLANTS

La vague de froid exceptionnelle (même si elle n'a pas été comparable aux hivers historiques de 1956 ou 1985) qui a touché la France fin février-début mars 2005 a fait chuter la température à -9 °C ou -10 °C, selon les parcelles, dans mes plantations. Tous les fruits d'Opuntia ficus-indica encore sur les plantes ont éclaté, et sont tombés au sol. En revanche, les trois pieds porteurs de ces fruits, bien établis (hauteur de 2,5 m sur 3 m de largeur) et répartis dans différentes parcelles, n'ont subi aucun dégât.

Il faut noter que seuls deux coups de froid nocturnes à ces températures extrêmes ont été enregistrés, qu'ils ont été brefs, espacés d'une semaine, et qu'ils sont intervenus sur sol sec après une longue période sans pluie (facteur favorable pour les Cactées, pour lesquelles l'humidité du sol et l'apport d'eau diminuent la résistance au froid).

Dans la parcelle où se trouve la collection de cultivars d'Opuntia ficus-indica récemment constituée, les deux coups de froid exceptionnels ont fait chuter la température à -10 °C. Deux des cultivars, hauts d'environ 1 m, ont souffert d'altérations de jeunes raquettes, mais ils sont restés en bonne santé. Les autres cultivars, de même hauteur ou de hauteur moindre, n'ont subi aucun dommage.

Je dispose d'une autre observation de rusticité, que m'a rapportée un de mes correspondants résidant à Cotignac, dans le Haut-Var, 200 m d'altitude. Au cours de l'été 2004, il a planté dans son jardin un sujet d'Opuntia ficus-indica sous la forme d'une souche lignifiée portant quatre fortes raquettes. Le 1er et le 2 mars 2005, ce plant a enduré des chutes nocturnes de température à -12 °C (avec températures négatives de 18 h la veille à 10 h le matin, les deux fois). Le plant a perdu les deux raquettes situées au plus haut, mais est resté en bonne santé et a émis cinq nouvelles raquettes au printemps.

 

CONSOMMATION

 

DÉCOUPE "A PULPE ENTIERE" DE LA FIGUE DE BARBARIE

La méthode conseillée pour consommer les figues de Barbarie est de couper le fruit en deux dans le sens de la longueur, d'en maintenir la moitié avec une fourchette, en plantant celle-ci hors de la pulpe près du point d'insertion du fruit sur la plante, puis de déguster à la petite cuillère, en ayant soin de ne pas racler contre la face intérieure de la peau. Mais on peut essayer une méthode plus rustique, dite "à pulpe entière".

Elle consiste à enlever les deux extrémités du fruit en tranchant celui-ci dans le sens de la largeur (la pulpe est alors entièrement visible sur la face tranchée, à chacun des bouts du fruit). Il faut ensuite fendre complètement la peau dans le sens de la longueur, sans entamer la pulpe, et dérouler la peau d'un seul tenant avec le plat du couteau. C'est une manoeuvre délicate, mais qui se maîtrise par un "tour de main" après un certain temps de pratique.

On peut alors dégager la pulpe entière, qui a la forme d'un ballon de rugby. Il faut veiller en la consommant à ne pas la placer sur la zone où le fruit a été positionné pendant la découpe, pour ne pas ramasser les minuscules épines perdues par celui-ci. Le passionné sur le terrain, et même parfois à table, avouons-le, mange la pulpe entière à pleine bouche en la tenant entre les doigts.

 

COULIS DE FIGUES DE BARBARIE

Piquer les figues de Barbarie avec une fourchette et les peler (la peau s'enlève assez facilement). Lorsque tous les fruits sont pelés, les mettre dans une casserole en ajoutant un verre d'eau et les faire cuire doucement quelques minutes pour les ramollir. Passer ensuite au moulin à légumes de manière à éliminer les graines. Remettre à cuire à feu doux en ajoutant 200 grammes de sucre au kilo et, en fin de cuisson, un filet de citron. Mettre en bocaux. Ce coulis s'accorde particulièrement avec les viandes de volaille, notamment le magret de canard. Sa belle couleur ambrée permet aussi de décorer agréablement les assiettes avec glaces et fruits. 

 

INFORMATIONS RELATIVES A D'AUTRES OPONCES

 

FAVORISER L'ACCLIMATATION DES ESPÈCES DE CACTÉES NON GÉLIVES

Il faut avoir à l'esprit que le principal ennemi des espèces non gélives de Cactées n'est pas le froid, mais l'eau. Un de mes correspondants du centre de la France m'a fait parvenir les conclusions qu'il a tiré de ses expérimentations. Voici son texte.

Je me suis intéressé au problème d'acclimatation des espèces de Cactées non gélives mais craignant l'eau au niveau des racines (pourrissement des souches). En particulier, les Opuntia rustiques (qui produisent toutes des fruits comestibles). J'ai utilisé la faculté que possèdent la plupart des espèces de Cupressus de dessécher le sol sur un rayon de 2 à 3 m. Si l'on place les Cactées au pied de vieux Cyprès, dans une rocaille plein sud (en pente si possible), la survie est garantie. Le dessèchement de la terre à la périphérie des Cyprès est peut-être dû au "pompage" efficace de l'eau au niveau des racines (évapotranspiration) ; ou il pourrait s'agir simplement d'un effet naturel de "parapluie"...

Il est souhaitable d'empierrer le sol afin de favoriser le drainage et le ressuyage. Il est en outre avantageux de créer une butte pour favoriser l'écoulement naturel lors d'orages éventuels. On peut également disperser sur le sol de la pouzzolane ou du gravier afin d'augmenter l'inertie thermique (réchauffement des collets des plantes sensibles au pourrissement).

Je n'ai pas noté d'entrave à la fructification, bien que l'on soupçonne un effet déprimant au niveau des végétaux croissant au voisinage de Gymnospermes lato sensu, syndrome probablement dû à l'excrétion de substances télétoxiques (?). Au cours de mes expérimentations, j'ai maintes fois constaté un effet incontestablement inhibiteur (végétation et reproduction) au voisinage de Pinacées (dont le Pin d'Alep). Mais je n'ai observé aucun effet déprimant au voisinage de Cupressacées (Tetraclinis, Juniperus, etc.).

Lorsque l'on plante sous les Cyprès, il ne faut pas oublier de supprimer les branches les plus basses afin de favoriser l'ensoleillement direct. Je pense en outre que pour les plantes qui se trouvent au-dessous de certaines branches s'ajoute "l'effet canopée", qui réduit la température nocturne par blocage des rayonnements de chaleur terrestre. La ramure dense des Cyprès devrait aussi empêcher le gel de s'abattre sur le sol au petit matin. Pour le vérifier, je pense placer un thermomètre-hygromètre à mémoire sous un Cyprès adulte, et comparer les résultats quelques mètres au-delà.

Mais d'ores et déjà, il est aisé de s'apercevoir que sous un Cyprès l'ambiance est constamment plus sèche (même en automne). En effet, les plantes qui poussent naturellement sous sa ramure sont des plantes réputées bien végéter dans des terrains secs et chauds (plantes thermophiles), telles que Asparagus acutifolius, Smilax aspera, Cistus albidus, Brachypodium retusum, etc.

 

NE PAS S'INQUIÉTER POUR OPUNTIA HUMIFUSA (Raf.) Raf.

Opuntia humifusa (Raf.) Raf. est une petite oponce très rustique (-20 °C), au port rampant, avec des raquettes d'une dizaine de centimètres, qui produit des petits fruits comestibles. Ne pas s'inquiéter pour elle l'hiver : rétractée et brunâtre, elle semble morte, mais elle reprend forme à la belle saison.

 

OPUNTIA ROBUSTA H. L. Wendl.

Cette espèce est reconnaissable à ses raquettes qui sont rondes et très épineuses. Elle produit des gros fruits rouge foncé à la pulpe douce mais peu sucrée. Elle peut constituer une haie fruitière défensive car c'est une plante solide, de bonne hauteur, aux épines dissuasives. Mon spécimen a résisté plusieurs fois à -7 °C sans subir d'altération. J'ai lu que des sujets ont résisté à -10 °C sans aucun dégât pendant les hivers particulièrement rudes de 1985 et 1986.

 

 

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