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Article publié en 2016
Auteur : François DROUET
Tous droits réservés

 

 

Le Feijoa : nomenclature

 

(précisions et commentaires)

 

 

 

Le Feijoa est l'un des fruitiers les plus méritants que je cultive dans mon jardin botanique de la région de Toulon, sur le littoral méditerranéen. Passionné par cet arbre, j'ai été amené à consulter longuement la littérature ancienne à son sujet, et il me paraît intéressant de faire part de quelques précisions et commentaires concernant la nomenclature de l'espèce. Selon le plan suivant : désignation, historique, une formule doublement fausse.

 

DÉSIGNATION

 

Le Feijoa croît à l'état spontané dans le sud du Brésil, en Uruguay, au Paraguay, et dans le nord de l'Argentine. Pour ceux qui n'ont pas l'habitude de nommer le Feijoa, il faut savoir que l'on dit feijoa pour l'arbre et pour le fruit. Ainsi, le Feijoa porte des feijoas. Dit autrement, le feijoa est le fruit du Feijoa (je mets une majuscule au nom de l'arbre pour désigner une espèce fruitière, comme je la mettrais à Poirier, mais c'est une écriture qui se perd de nos jours...). Le nom latin du Feijoa est Acca sellowiana (O. Berg) Burret, avec pour synonymes Feijoa sellowiana (O. Berg) O. Berg et Orthostemon sellowianus O. Berg.

En français, on rencontre souvent pour désigner le Feijoa certains noms qui comprennent le terme Goyavier : Goyavier du Brésil, Goyavier de Montevideo. Pour ma part, je les proscris car ils prêtent à confusion avec l'espèce non rustique appelée Goyavier (Psidium guajava L.). Feijoa est l'appellation généralement retenue dans les autres pays d'Europe. Pour comprendre qu'il s'agit du Feijoa lors de lectures Internet, il est bon de connaître ses appellations au Brésil : Goiabeira serrana, Goiabeira do Mato, Goiabo do campo et diverses dénominations proches. Il faut aussi connaître ses appellations espagnole "Guayabo del país", et américaine "Pineapple guava".

 

HISTORIQUE

 

1819 : l'espèce est découverte par Friedich Sellow (1789-1831), botaniste allemand, explorateur du Brésil, qui en a récolté des échantillons dans la province du Rio Grande do Sul, au Brésil, et dans la région de Montevideo (faisant alors partie du Brésil car l'Uruguay n'était pas encore indépendant). Je n'ai pas pu retrouver de source pour justifier avec certitude de l'année 1819, qui est celle mentionnée le plus souvent dans la littérature. J'ai lu parfois 1815 ou 1817. Il est vrai que Friedrich Sellow a effectué sa première expédition au Brésil en 1815, mais il y a séjourné de nombreuses années.

1857 : l'espèce est décrite par O. Berg dans Flora brasiliensis, vol. XIV, I, Martius, 1857-59, pp. 467-468, tab. 7, fig. 158 et tab. 54. O. Berg précise en fin de description que celle-ci a été réalisée sur la base d'échantillons de F. Sellow. Le volume XIV, I, consacré aux Myrtaceae et rédigé par O. Berg, a été publié en 3 fascicules successifs (désignés XVIII, I à III), de 1857 à 1859. Les pages 467 et 468, ainsi que la table 7, présentant des dessins de feuilles de Myrtaceae, font partie du fascicule XVIII, I, publié le 15 mai 1857. En page 467, Berg décrit la sous-tribu des Orthostemonoideae et le genre Orthostemon (du grec "orthos", qui signifie "dressé", et "stemon", qui signifie "étamine") ,et il décrit l'espèce sous le nom Orthostemon sellowianus Berg. On trouve l'hommage à Friedrich Sellow dans le nom d'espèce "sellowianus".

1858 : publication de la table 54, qui présente un dessin détaillé de l'espèce. Elle fait partie du fascicule XVIII, II, publié le 1er février 1858.

1859 : O. Berg revient sur le nom du genre (Orthostemon), et le remplace par le nom de genre Feijoa, dix-neuf mois après sa description de l'espèce. Il effectue le changement de nom du genre dans le supplément de la partie consacrée aux Myrtaceae (Flora brasiliensis, vol. XIV, I, Martius, 1857-59, pp. 615-616, tab. 7, fig. 158 et tab. 54).  Il s'agit du fascicule XVIII, III (qui clôture le vol. XIV, I), publié le 15 janvier 1859. En page 615, il modifie le nom du genre et donne à l'espèce le nom Feijoa sellowiana, en l'associant aux mêmes tables 7 et 54. En page 616, il explique pourquoi il a changé le nom du genre : le nom Orthostemon avait déjà été utilisé par Robert Brown (botaniste anglais, 1773-1858) pour nommer un genre de la famille des Gentianaceae.

Dans la même page, il indique aussi qu'il a choisi le nom de genre Feijoa en hommage à Joam da Silva Feijo (orthographe de O. Berg), qu'il présente comme l'auteur de "Memoria sobre a Capitania do Ciara" (orthographe de O. Berg). Il s'agit de João da Silva Feijó (1760-1824), naturaliste portugais né à Guaratiba (capitanie de Rio de Janeiro) et mort à Rio de Janeiro, à l'époque où le Brésil était colonie portugaise, mais qui a suivi ses études scientifiques au Portugal et y a séjourné à plusieurs reprises. Il était officier de l'armée portugaise et a exercé diverses fonctions dans l'administration coloniale, en sus de ses fonctions de naturaliste. Il a été en poste 14 ans dans les îles du Cap Vert (autre colonie portugaise, à l'époque), avant de séjourner 15 ans dans la province de Ceará, dans le nord-est du Brésil. Il a terminé sa carrière comme professeur d'histoire naturelle à l'académie militaire de Rio de Janeiro.

1890 : Edouard André, rédacteur en chef de la Revue horticole, introduit le Feijoa en France, plus précisément dans sa villa Colombia, à Golfe-Juan, Alpes-Maritimes, à partir de laquelle il a été diffusé.

1898 : Edouard André fournit une description de l'espèce sous le nom Feijoa sellowiana dans la Revue horticole, pages 264-265. Il y précise qu'il a ramené lui-même le plant d'un voyage à La Plata, en 1890. La Plata est une ville d'Argentine, à 60 km au sud de Buenos Aires, située sur le bord du Rio de La Plata, en face de l'Uruguay. Mais le terme La Plata était communément utilisé à l'époque pour désigner la région du Rio de La Plata, dont l'Uruguay où Edouard André a effectué en 1890 une importante mission de paysagisme, dans la capitale, Montevideo. C'est cette dernière acception qu'il faut retenir selon moi.

1941 : le botaniste allemand Max Burret (1883-1964), à cette époque directeur du jardin botanique de Berlin, assimile le genre Feijoa Berg au genre Acca Berg, plus ancien, dans son article "Myrtaceenstudien Il", publié dans Repertorium specierum novarum regni vegetabilis, pp. 50-60. En pages 57 et 58, il rappelle que le genre Feijoa Berg a remplacé le genre Orthostemon Berg et il développe une argumentation au terme de laquelle il conclut que le genre Feijoa Berg est identique au genre Acca Berg, créé en 1856, antérieurement au genre Feijoa. Max Burret cite, en effet, des différences entre la description fournie par Berg de la graine, l'embryon, les cotylédons, la radicule du Feijoa et sa propre description de ces éléments. En page 59, il remplace Feijoa sellowiana O. Berg par Acca sellowiana (O. Berg) Burret, en faisant référence aux publications de Flora brasiliensis pour désigner Feijoa sellowiana O. Berg.

1968 : un botaniste uruguayen, D. Legrand, soutient que c'est une assimilation injustifiée, Max Burret ayant, selon lui, travaillé sur du matériel végétal très incomplet. D. Legrand constate que les descriptions de la graine et de l'embryon fournies par Max Burret ne correspondent pas au Feijoa (Legrand D. 1968. Las Mirtáceas del Uruguay III. Universidad de la República. Boletín Facultad de Agronomía n° 101. 80 p). J'ai trouvé cette information en page 11 de la thèse d'ingénieur agronome de Juan Nicolás Cunda Sisto, intitulée "Caracterización de plantas de Guyabo del país, Acca sellowiana (Berg) Burret, desde un enfoque frutícola" et soutenue à la faculté d'agronomie de Montevideo, Uruguay, en 2006.

De nos jours, l'appellation Acca sellowiana (O. Berg) Burret est maintenue comme appellation latine du Feijoa. "(O.Berg)" dans l'appellation indique, ce que nous avons vu, que ce fut O. Berg qui a le premier nommé l'espèce. De même, l'appellation synonymique Feijoa sellowiana (O. Berg) O. Berg, contenant deux fois "O.Berg" (ce qui peut paraître étrange de prime abord), s'explique par le fait qu' O. Berg a nommé deux fois l'espèce : Orthostemon sellowianus, puis Feijoa sellowiana.
 

Acca sellowiana (Feijoa) : feuillage et fruits.

Acca sellowiana (Feijoa) : feuillage et fruits.

 

UNE FORMULE DOUBLEMENT FAUSSE

 

Dans la description de Feijoa sellowiana dans Flora brasiliensis, 1857, en page 616, O. Berg fournit une autre précision concernant João da Silva Feijó : "quondam directoris thesauris sebastianopolitani, quo res naturales continentur", littéralement "autrefois directeur des trésors de la région de Sebastianopolis, contenant des choses (richesses) naturelles"... Certains ont compris "ancien directeur du musée d'histoire naturelle de Saint-Sébastien, au Brésil". C'est le cas d'Edouard André, qui, dans son article précité de la Revue horticole, reprend très exactement cette formulation en page 264.

D'aucuns nomment la ville en espagnol "San-Sebastian", pour aboutir à la formule "ancien directeur de la ville de San-Sebastian, au Brésil". D'autres utilisent la formule "ancien directeur de la ville de San-Sebastiano, au Brésil", avec le nom de la ville en italien (San-Sebastiano). Et c'est la formule qui a été reprise, avec les variantes d'appellation de la ville, dans les ouvrages et articles depuis un siècle et demi. Selon moi, cette formule comporte deux erreurs : le nom de la ville (quelles que soient ses variantes), et la fonction de João da Silva Feijó.

 

LE NOM DE LA VILLE

En fait, il ne s'agit pas de la ville de São Sebastião (en français Saint-Sébastien), située sur le bord de l'Océan Atlantique dans l'état de São Polo, au Brésil (à 70 km de São Polo et à 400 km au sud de Rio de Janeiro). Il ne s'agit pas non plus de la ville de São Sebastião do Alto située dans l'état de Rio de Janeiro, à environ 200 km au nord-est de Rio de Janeiro. Il s'agit de Rio de Janeiro, dont le nom originel est São Sebastião do Rio de Janeiro.

C'est sous ce nom que la ville fut fondée en 1565 par Estácio de Sá (1520-1567), en l'honneur de Saint-Sébastien, qui est resté le saint patron de la ville, fêté encore à notre époque. Le roi du Portugal était alors Sébastien 1er (1557-1578) et on peut y voir aussi un hommage à ce dernier. Rio de Janeiro était alors le nom de la baie, baptisée ainsi par des explorateurs portugais qui la découvrirent le 1er janvier 1502.

Les botanistes du 19e siècle, en tout premier lieu le spécialiste de la flore brésilienne Carl F. Ph. von Martius (1794-1868), nommaient la ville en latin Sebastianopolis ou Sebastianopolin. Dans la littérature botanique du 19e siècle, les adjectifs latins sebastianopolitana et sebastianopolitani étaient utilisés comme raccourcis de provincia sebastianopolitana (région de Sebastianopolis, c'est à dire région de Rio de Janeiro). On trouve ces adjectifs dans les descriptions botaniques de plantes brésiliennes, où l'on trouve aussi provincia sebastianopolitana.

Le terme sebastianopolitana est utilisé également en tant que nom d'espèce pour de nombreuses plantes, par exemple Tibouchina sebastianopolitana (Raddi) Cogn. J'ai vérifié les noms d'origine géographique fournis dans les descriptions botaniques avec, en complément, la mention provincia sebastianopolitana. Ce sont tous des noms de lieux ou de localités proches de Rio de Janeiro. Dans certaines descriptions botaniques, on trouve même la précision "(= Rio de Janeiro)" après le nom Sebastianopolin ou Sebastianopolis.

Par ailleurs, j'ai trouvé l'utilisation de Sebastianopolis pour Rio de Janeiro dans le discours d'attribution du titre de docteur en philosophie par l'Académie impériale allemande Léopold-et-Charles au naturaliste français André Glaziou, en 1868. Dans ce discours prononcé en latin, le professeur Charles-Gustave Carus, président de l'Académie, déclare : "A toi, très estimé Maître A. Glaziou, de Bretagne en France, très dévoué directeur des jardins publics qui ornent la capitale de l'empire du Brésil, Sebastianopolis..." (Un botaniste français pionnier de la floristique brésilienne : Auguste-François-Marie-Glaziou, J. Léandri, Adansonia, tome III, fascicule 1, 1963, page 17). La capitale de l'empire du Brésil était Rio de Janeiro.

Enfin, j'ai trouvé un ouvrage du 19e siècle qui corrobore explicitement l'usage de l'appellation Sebastianopolis pour Rio de Janeiro : L'art de vérifier les dates, tome treizième, François Clément et al, chez Moreau, 1832, page 292.

 

LA FONCTION DE DIRECTEUR DE MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE

Au-delà de l'indication exacte de la ville, je me suis interrogé depuis longtemps sur la véracité de la fonction de directeur de musée qu'aurait attribuée O. Berg à João da Silva Feijó. En effet, en raison des autres sens que l'on peut donner en latin au mot thesauris, il est possible qu'O. Berg ait voulu indiquer "ancien directeur du musée d'histoire naturelle de Rio de Janeiro", mais il devrait exister à cet effet une formulation latine plus simple et plus directe que celle qu'il a utilisée.

Dans son article précité de la Revue horticole, Edouard André indique au renvoi 2 de la page 264 que O. Berg a dédié le genre Feijoa à João da Silva Feijó dans Linnaea, vol. XXIX, 1857-1858, p. 258. Je me suis reporté à cet ouvrage, pour savoir si O. Berg y avait été plus clair sur les fonctions de João da Silva Feijó. Or, il s'avère que l'information fournie par Edouard André est fausse. Dans la page 258 vers laquelle il renvoie, O. Berg  fait état du remplacement de la sous-tribu des Orthostemonoideae par celle des Feijoideae et du remplacement du genre Orthostemon par le genre Feijoa, avec la justification de ces changements mais sans référence à João da Silva Feijó.

J'ai très largement consulté la littérature portugaise relative à João da Silva Feijó, et je n'ai pas trouvé la fonction de directeur de musée d'histoire naturelle pour celui-ci. J'ai relevé que João da Silva Feijó avait eu à différentes époques, lors de ses séjours au Portugal, une activité significative au jardin botanique de l'Ajuda, à Lisbonne, dont il n'a pas été le directeur. J'ai pu déterminer aussi quels étaient ses liens avec le musée royal de Rio de Janeiro, qui abritait (entre autres) des collections botaniques.

Le musée royal de Rio de Janeiro (aujourd'hui Museu Nacional / UFRJ) fut créé en 1818 et son premier directeur fut le naturaliste franciscain José da Costa Azevedo, de 1818 à 1822. Les deux directeurs suivants furent João de Deus e Mattos (1822-1823) et João da Silva Caldeira (1823-1827). Source : Os diretores do Museu Nacional / UFRJ, organizado pela seção de museologia, Rio de Janeiro, 2007-2008, pp. 6-9.

João da Silva Feijó, décédé en 1824, n'a donc pas été directeur du musée royal de Rio de Janeiro. Mais il y a pratiqué à temps partiel pendant les deux dernières années de sa vie. João da Silva Feijó a rejoint en 1818 l'académie militaire de Rio de Janeiro comme professeur d'histoire naturelle, année où le frère José da Costa Azevedo y fut également nommé professeur. Source : História da ciência luso-brasileira : Coimbra entre Portugal e o Brasil, Carlos Fiolhais, Carlota Simões, Décio Martins, Coimbra University Press, 2013, page 200.

En 1822, il sollicita et obtint du ministre José Bonifácio de Andrada e Silva de pouvoir utiliser une fois par semaine le musée royal de Rio de Janeiro pour des travaux pratiques dans le cadre de ses enseignements d'histoire naturelle (archives du Museu Nacional do Rio de Janeiro, doc. 11, pasta 1) . Source 1 : História da ciência luso-brasileira : Coimbra entre Portugal e o Brasil, Carlos Fiolhais, Carlota Simões, Décio Martins, Coimbra University Press, 2013, page 200.  Une autre source confirme le contenu de l'ordonnance, et précise qu'il avait le grade de lieutenant-colonel du corps des ingénieurs. Source 2 : Guia de fontes primárias, Marcele Pereira et Luciana Sepúlveda Köptcke, Brasilia-Rio de Janeiro, 2008, page 25.

 

ÉVENTUALITÉ DE LA FONCTION DE DIRECTEUR DE JARDIN BOTANIQUE

L'expression utilisée par O. Berg  "thesauris sebastianopolitani, quo res naturales continentur" pourrait aussi désigner, selon moi, le jardin botanique de Rio de Janeiro. Je me suis donc demandé, après avoir établi que João da Silva Feijó n'avait pas été directeur du musée d'histoire naturelle de Rio de Janeiro, s'il n'avait pas été directeur du jardin botanique de cette ville. Celui-ci a été fondé en 1808 et a été annexé au musée royal de Rio de Janeiro en 1819.

Il s'agissait initialement d'un jardin d'acclimatation appelé Real Horto et créé, de façon curieuse, simultanément à l'édification d'une fabrique de poudre, sur le terrain de celle-ci. En fait, le prince régent Dom João VI, réfugié avec la famille royale à Rio de Janeiro à la suite de l'invasion française du Portugal, aurait décidé de faire construire la fabrique de poudre dans le contexte du conflit avec la France et, trouvant l'emplacement d'une grande beauté, y aurait adjoint un jardin d'acclimatation. De ce fait, le jardin botanique dépendait à ses débuts du Ministère du Commerce avec l'Etranger et de la Guerre, auquel était rattachée la fabrique de poudre.

Jusqu'en 1824, ses directeurs furent ceux de la fabrique de poudre. Source : Conciliar o útil ao agradável e fazer ciência : Jardim Botânico do Rio de Janeiro -1808 a 1860, Begonha Bediaga, História, Ciências, Saúde - Manguinhos, Rio de Janeiro, vol.14, n° 4, pp. 1131-1157, 2007. J'ai trouvé une liste des dirigeants du jardin botanique de Rio de Janeiro sur une version archivée du site Internet de cette institution, désormais supprimée de l'Internet. Les trois premiers ont été : en 1808 le général Carlos Antonio Napion, de 1808 à 1819 João Gomes da Silveira Mendonça, et de 1819 à 1824 João Severiano Maciel da Costa. La liste n'a pas été reconduite sur la version actuelle du site de l'institution.

En 1824, le transfert de la fabrique de poudre vers la ville de Serra da Estrela commençant à être étudié, c'est le frère carmélite Leandro do Sacramento, professeur de botanique à l'académie de médecine de Rio de Janeiro, qui prit la direction du jardin botanique (jusqu'en 1829). João da Silva Feijó, décédé en 1824, n'a donc pas été directeur du jardin botanique de Rio de Janeiro.

 

CONCLUSION

Il faut distinguer ce qu'a voulu indiquer O. Berg et la formule telle qu'elle s'est répandue jusqu'à nous, et qu'elle est toujours utilisée. On ne peut pas exclure qu'O. Berg ait voulu indiquer que João da Silva Feijó a été directeur du musée d'histoire naturelle de Rio de Janeiro, détenant et diffusant alors à son sujet une information fausse. On peut aussi supposer qu'il ait voulu signifier autre chose par la formule générale et imagée "quondam directoris thesauris sebastianopolitani, quo res naturales continentur", par exemple "à son époque, le guide pour les trésors de la nature dans la région de Rio de Janeiro".

Mais, dans tous les cas, il est doublement faux d'attribuer à João da Silva Feijó la qualification "ancien directeur du musée d'histoire naturelle de Saint-Sébastien, au Brésil", comme cela continue à se faire. D'une part, il ne s'agit pas de la ville de Saint-Sébastien, mais de la ville de Rio de Janeiro. D'autre part, João da Silva Feijó n'a pas été directeur du musée d'histoire naturelle, ni directeur du jardin botanique, de Rio de Janeiro (ou d'une autre ville...). 

 

 

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