Les fruitiers rares |
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Article publié en 2014 |
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Observations de culture de l'Asiminier
(nord de la Loire-Atlantique)
J'habite entre Nantes et Rennes, dans le nord de la Loire-Atlantique. Mon terrain est en bordure d'une petite rivière, le Cône. Je me suis lancé dans la culture de l'Asiminier, Asimina triloba (L.) Dunal, il y a quatre ans et j'ai planté sur trois postes de mon terrain : - une zone normalement peu inondable : 5 à 10 cm tous les 3 ans, sauf cet hiver 2013/2014 où le niveau a atteint 60 cm. - en bordure d'un ru avec de l'eau à 80 cm de profondeur mais un drain correct. - dans une zone de verger plus traditionnel. Je greffe moi-même, mais trouver des greffons est difficile. Au printemps 2013, j'ai greffé 12 jeunes asiminiers d'un an, de 5 à 8 mm de diamètre, dont la totalité a débourré. J'achète aussi des plants greffés de divers cultivars. Pour moi, le démarrage en culture de l'Asiminier peut se résumer en quelques mots : "Pendant trois ans, la galère...". La conduite des jeunes arbres dans ma région est en effet très particulière et j'ai été confronté à de nombreuses difficultés. 1. Mauvais développement (stagnation) des plants jeunes, à l'ombre comme au soleil, s'ils reçoivent peu de chaleur. Ma région présente un climat trop frais l'été, en particulier à l'ombre (9 degrés le matin en juillet ces deux dernières années). Mes jeunes plants en pleine terre végètent mal et il en est de même pour ceux en pots placés dehors à l'ombre. Par contre, la pousse est très rapide dès que les 25 degrés sont atteints. C'est un comportement de plante tropicale. Hors zone à 28 degrés sous ombre naturelle, les trois premières années sont très difficiles. 2. Les jeunes feuilles brûlent au soleil direct. La serre ombrée s'impose donc chez moi, pour augmenter la chaleur et pour protéger les jeunes feuilles du soleil. Je me suis fait un petit jardin d'hiver pour faire hiverner mes plants en pots à l'abri des fortes gelées et pour les mettre à la chaleur et à l'ombre dès le printemps. L'Asiminier est une plante de serre pendant les trois premières années au minimum dans ma région, jusqu'à ce qu'il puisse supporter un soleil direct. Après, en plein soleil avec eau et engrais, j'ai pu constater sa très bonne croissance dans les arboretums de la région où il est présent depuis des dizaines d'années. 3. Fragilité physique des jeunes plants. J'ai observé une fragilité extrême des jeunes plants aux chocs et au vent. Pendant l'hiver 2012/ 2013, des plants greffés achetés au printemps 2012 ont été cassés et je n'avais toujours pas un asiminier greffé en pleine terre... Il me reste à vérifier la tenue au vent de plants de taille intermédiaire lors de la croissance des jeunes feuilles, qui me semble assez similaire à celle de certains jeunes noyers. A la taille adulte, les noyers ne posent plus aucun problème. 4. Attaques de limaces Sur les jeunes plants, les feuilles tendres constituent une nourriture de choix pour les limaces, souvent dès qu'elles débourrent. J'ai dû mettre en place des traitements anti limaces réguliers. Asimina triloba (L.) Dunal : attaque de limaces sur un plant de la variété NC-1, trois mois après la greffe Lorsque les plants atteignent l'âge d'environ deux ans, j'ignore si c'est la hauteur ou la texture des feuilles, je ne constate plus d'attaques. Les limaces laissent des traces de passage sur les feuilles, mais ne les dévorent pas. Asimina triloba (L.) Dunal : trace de passage de limace, sans attaque, sur un porte-greffe en deuxième année 5. Mauvaise reprise et stagnation, ou pas de reprise, pour tout plant élevé dans un godet de moins de 20 cm de haut. Pour y remédier, je fais germer en bouteille de 2 litres. Ainsi, le long pivot qui caractérise le système racinaire de l'Asiminier peut se développer sans contraintes. Asimina triloba (L.) Dunal : semis en bouteille de 2 litres pour laisser de la place au long pivot On remarquera sur la photographie ci-dessus un phénomène de blocage de levée de graine, à droite. Ce semis de 2014 est dressé à 3 cm au-dessus de la terre mais les feuilles ne sont pas sorties de la graine, alors que c'est le cas pour celui de gauche, également de 2014, qui s'est comporté normalement. Un tel semis, que je rencontre une fois par an, passe l'hiver en l'état, sans avoir de feuilles avant l'année suivante. Il poursuit alors son développement sans anomalies. Un an après le semis, je greffe à l'anglaise simple avec un taux de succès élevé, parfois de 90 %. Ayant des difficultés pour le moment à trouver des greffons, je pratique avec des greffons de diamètre très fin (dès 1,5 mm de diamètre). J'opère souvent avec des sections inférieures à celle d'un crayon, alors que le porte-greffe n'est pas encore rigide. Le développement est lent mais les greffes sont très belles, le porte-greffe et le greffon étant de section similaire.
Je considère qu'une greffe est réussie lorsque deux feuilles, même petites, se sont formées au-dessus du point de greffe. Mais le moindre frottement (arrosage mal maîtrisé, choc lors du déplacement du pot, contact d'herbes...) ou des attaques de limaces peuvent à ce stade faire tomber les jeunes feuilles. Je constate alors un redémarrage sous le point de greffe, donc la perte de la greffe. Asimina triloba (L.) Dunal : greffe sur un porte-greffe de diamètre très fin (variété NC-1) Dès bourgeonnement de la greffe, je transfère en tubes PVC de diamètre 10 à 24 cm et coupés à une hauteur de 40 à 50 cm. C'est vraiment le détail qui assure une croissance beaucoup plus rapide pour cette plante. Je place ensuite sous serre peu ventilée et très humide et j'obtiens en fin de deuxième année un plant greffé de 15 à 40 cm de haut. Au bout de trois ans, avec de l’engrais et beaucoup d'eau, les plants atteignent 0,60 à 1,20 m. Mais j'aurais assurément un meilleur résultat avec un climat continental et un arrosage par brumisateur. Pour les plants que j'achète greffés, après que mes fournisseurs (la pépinière du Bosc et la pépinière de la Vallée de L'Huveaune, désormais fermée pour cause de retraite) aient rallongé leurs pots de 14/15 cm à 19/25 cm, tout a été plus facile. L'état du pivot me semble primordial, la moindre casse, même partielle, est dommageable. Asimina triloba (L.) Dunal : plants élevés sous serre ombrée dans des pots de 40 cm de hauteur A l'âge de trois ans, pour la quatrième année de croissance, je plante en pleine terre, mais sous abri. Pour des plants vigoureux, il m'est arrivé de planter en pleine terre sous abri dès l'âge de deux ans, pour la troisième année de croissance. Pour l'abri en pleine terre, le panneau de treillis fin soudé 1 m x 2 m avec petite mailles de 5 cm (treillis fin de carreleur) est l'arme nécessaire et suffisante. D'une part, pour soutenir en été un voilage d'hivernage blanc anti UV double épaisseur (le voilage vert, sans traitement anti UV, se dégrade). Ce voilage protège du soleil et augmente la chaleur. D'autre part, pour protéger le plant des débris véhiculés par les crues, mais aussi des ballons, des animaux... Le panneau de treillis fin spécial carrelage formant un cylindre maintenu par deux piquets et entouré du voile d'ombrage constitue une mini serre très efficace pour les débuts en pleine terre des asiminiers chez moi. Ces "serres" d'été permettent l'ombrage, la protection physique et elles renforcent la chaleur. Asimina triloba (L.) Dunal : plants de trois à quatre ans, avec protection J'ai tout d'abord gainé mes serres verticales de plastique plus un pare-soleil type sac polypropylène ou voilage d'hivernage vert, mais les résultats ont été mauvais. J'ai ensuite essayé avec du voilage vert seul : bons résultats, mais l’absence de traitement anti UV ne permet pas la pérennité de la protection, qui se dégrade assez vite. Le double voilage blanc anti UV a donné de bons résultats, mais avec une pousse moyenne. C'est l'association voilage d'hivernage vert plus voilage d'hivernage blanc traité anti UV qui fournit le meilleur résultat, avec une pousse plus vigoureuse et plus rapide et des feuilles très peu abîmées. Asimina triloba (L.) Dunal : plant de la variété 'Mango' et sa protection En résumé : première année, le semis. Deuxième année : greffe en serre ou plant acheté. Troisième année : serre ombrée avec pot de hauteur 40 cm minimum ou plantation en pleine terre avec protection par treillis formant mini serre. Quatrième année : plant en pleine terre protégé du soleil par treillis vertical, avec parfois déjà des fleurs. Cinquième année : plein vent avec tuteur (et j'essaierai de polliniser...). Je ne détaillerai pas la liste des échecs avant d'arriver à une procédure de démarrage en culture qui fonctionne correctement, tant pour trouver la hauteur du pot, la bonne régularité des traitements anti limaces, le support de protection, la qualité du voilage etc. Quelle galère ! J'ai pu toutefois faire un constat positif : les plants, même jeunes, résistent très bien aux crues de la rivière. Même lorsqu'elles sont exceptionnelles. Cet hiver 2013/2014, une crue exceptionnelle a submergé sept de mes plants greffés de l'année, avec 20 à 60 cm d'eau pendant plus de deux semaines. Un seul, décapité par la protection arrachée par la crue, n'est pas reparti normalement. Cette observation ne m'a pas étonné. Elle correspond au comportement de l'Asiminier dans son milieu naturel, aux Etats-Unis, où on le trouve souvent dans les zones inondables des plaines, sur les bords des rivières et dans les bas-fonds humides. La photographie ci-dessous montre un plant de la variété 'Overleese', greffé au printemps 2013 et planté à l'automne suivant, qui n'a pas souffert de la crue. Asimina triloba (L.) Dunal : plant de la variété Overleese greffé ayant supporté une crue de deux semaines Il me reste un point à améliorer : le désherbage à l'intérieur des mini serres verticales de 1 m de haut, qui est malaisé. J'ai envisagé de mettre au pied des plants une bonne couche (jusqu'à 5 cm) d'écorces de pin de faible calibre et de bonne qualité. Mais je m'oriente plutôt vers la mise en place de collerettes en jute car je redoute, peut-être à tort, une modification du pH, qui deviendrait trop acide. En effet, ma région se situe sur un sillon géologique d'ardoises, le même qui a produit pendant plusieurs siècles les ardoises d'Angers. Autour de chez moi, deux anciens puits d'ardoises dans les 2 km et deux anciennes forges de fer à moins de 10 km. Il s'agit de terres dont le pH est nettement acide (entre 5,5 et 6) et dont la texture est limoneuse. Je ne connais pas toutefois l'acidité exacte de mon terrain, n'ayant pas fait réaliser d'analyses de sol. Après avoir surmonté les différentes difficultés de démarrage en culture, je commence à avoir des résultats satisfaisants. Cette année, j'ai obtenu des fleurs sur deux plants âgés de quatre ans et hauts d'environ un mètre. Mais j'ai volontairement empêché la pollinisation. J'ai également des fleurs sur des pieds de moins de 50 cm de haut, mais j'hésite à faire porter des fruits sur des plants aussi petits. Un autre motif de satisfaction est d'avoir réussi à introduire une diversité de cultivars dans mes plantations. Je cultive actuellement 8 variétés ('Sunflower' et 'Georgia', qui seraient autofertiles, 'Mango', 'Prolific', 'Rebecca's Gold', 'NC-1', 'Wells' et 'Overleese'). Quatre ont été achetées en plants greffés (rappel de mes fournisseurs : pépinière du Bosc et pépinière de la Vallée de L'Huveaune, désormais fermée pour cause de retraite) et quatre proviennent de mes propres greffes. J'ai pu réaliser ces dernières grâce à la Bourse aux greffons, une idée exceptionnelle. Je suis membre de cette bourse et contributeur du site Greffer.net, dont elle est l'émanation. J'avais introduit la troisième variété réputée autofertile, 'Prima 1216', mais je l'ai perdue, ainsi que les variétés 'Sweet Alice' et 'Shenandoah'. Mais je possède des doubles de 'NC-1' après mes campagnes de greffe, en dépit de la casse constatée sur les jeunes sujets. J'ai commencé à donner des jeunes plants à des amis. Mes sujets prenant de l'âge, j'ai observé des comportements inattendus chez deux d'entre eux en ce qui concerne la résistance au soleil direct. En effet, une protection contre le soleil reste nécessaire pour un plant immature de la variété 'Sunflower' âgé de quatre ans et haut de 1,25 m, dont les feuilles continuent à brûler en périphérie, mais sans dépérir. La maturité sexuelle semble aller de pair avec la tenue au soleil, si je compare avec les sujets du même âge qui ont fleuri et qui résistent très bien au soleil direct. D'autre part, quand la protection glisse ou se déchire, les feuilles commencent à brûler, mais exceptionnellement ce n'est pas le cas sur un plant de la variété 'Overleese' que j'ai greffé au printemps 2013 et qui est donc dans sa troisième année. Asimina triloba (L.) Dunal : plant de la variété Overleese dans sa troisième année Au-delà de la quatrième année, je pense qu'il n'y aura plus de problèmes. Je compte enlever les protections de mes sujets lorsqu'ils auront cinq ans, tout en leur assurant un tuteurage solide. J'aurai alors à traiter la problématique de pollinisation. Je recourrai à la pollinisation manuelle si besoin... L'Asiminier adulte vit bien dans ma région, comme en témoigne le spécimen de l'arboretum d'Angers, qui mesure près de 4 m de haut et que j'ai vu en fleurs la semaine dernière. J'espère pouvoir le polliniser l'année prochaine, récolter des graines et identifier la variété. En attendant, j’investis toujours dans un paquet de 20 graines par an. Les trois dernières années, sur 20 semis chaque année, j'ai obtenu successivement 14, 10 et 6 levées. Mais, comme je l'ai déjà indiqué, la réussite de la greffe est facile. Avec un taux de germination moyen sur 3 ans de 50%, j'ai toujours des difficultés pour m'approvisionner suffisamment en graines. Je vais essayer d'en trouver en quantité plus importante aux Etats-Unis. Le démarrage en culture de l'Asiminier est longue et délicate dans ma région. Si je n'avais pas l'assurance que les difficultés s'estompent et que le travail s'allège au-delà des quatre premières années, j'aurais renoncé à cet arbre fruitier. Je suis conscient que l'expérience que je relate peut paraître décourageante, mais je suis maintenant au stade où j'attends les premiers fruits, peut-être cet été 2014 car j'ai laissé quelques fleurs, ou l'année prochaine si mes sujets continuent à évoluer au même rythme. Je reprends mon article, en cet automne 2014, pour faire un point sur mon expérimentation de culture de l'Asiminier. L'été a passé et je n'ai pas eu de fruits...
J'ai découvert dix arbres de leur voile de protection et j'ai pu constater une pousse moyenne satisfaisante de 0,36 m. Les pousses ont été de 0,43 m en moyenne pour les sujet protégés par un voile vert et de 0,1 m à 0,65 m pour les sujets les plus malmenés par la crue exceptionnelle de cette année. Lorsque j'ai enlevé le voile de mes asiminiers, j'ai été frappé par la qualité des feuilles, surtout leur belle couleur verte en pleine lumière. Le système panneau grillagé de carreleur avec voile paraît donc satisfaisant. Mais le petit nombre d'observations ne me permet pas encore d'être sûr de l'apport réel du voile, même si elles confirment mes impressions initiales. Par comparaison, un ami nantais ayant planté sans protection a réussi à garder ses plants vivants (bien mieux que moi lorsque j'ai débuté), mais avec des petites feuilles et une croissance annuelle moyenne d'environ 10 cm. Pour l'année prochaine, il a décidé de passer au panneau grillagé avec un voile vert pour mâche. Il semble que le voilage vert, savoir-faire nantais, soit également efficace pour d'autres plantes. J'ai constaté que deux cultivars ('Georgia' et 'Prolific'), plantés en janvier 2014, ont jauni plus vite et présentent une texture de feuille moins dense, malgré une pousse normale. Je soupçonne que leurs pots d'origine, hauts de 25 cm, soient moins favorables que les miens, hauts de 40 cm, même s'ils restent d'une profondeur convenable. Asimina triloba (L.) Dunal : cultivar Georgia de 0,85 m de haut avec feuilles jaunies Trois arbres portent des boutons à fleurs pour l'année prochaine : un 'Sunflower' de 1,5 m de haut, un 'Mango' de 1,05 m, tous deux âgés de quatre ans, ainsi qu'un 'Prolific' haut de 0,83 m, âgé de trois ans. Asimina triloba (L.) Dunal : cultivar Mango en septembre avec des boutons à fleurs à l'aisselle des feuilles C'est une caractéristique de l'Asiminier : les boutons à fleurs se forment en été et sont visibles très tôt. Ils passeront l'hiver de façon encore plus visible sur les rameaux sans feuilles.
Asimina triloba (L.) Dunal : cultivar Sunflower en septembre avec des boutons à fleurs à l'aisselle des feuilles
Asimina triloba (L.) Dunal : cultivar Sunflower en septembre avec des boutons à fleurs à l'aisselle des feuilles Je ne polliniserai que le 'Sunflower' et le 'Mango', les plus forts, mais, au milieu d'un poulailler, la nature pourrait reprendre ses droits pour le petit 'Prolific'... Chez moi, en effet, les asiminiers font (bon ?) ménage (grillagé) avec les poules. Asimina triloba (L.) Dunal : cultivar Sunflower de 1,50 m au milieu du poulailler J'ai aussi constaté que j'ai raté mes trois greffes réalisées en pleine terre sur des repousses après casse ; la serre semble donc plus adaptée (chaleur et humidité...), mais je continue sur ces repousses en passant au chip-budding après l'anglaise simple. J'ai réussi cette année à obtenir des greffons par la Bourse aux greffons, en provenance de Hollande, Allemagne et Slovaquie, que m'ont envoyés des amateurs comme moi. Les variétés 'IXL', 'Convis', 'Hayes', 'Davis', 'PA-Golden 2' et 'Prima 1216' ont ainsi été greffées en chip-budding. Asimina triloba (L.) Dunal : greffes en chip-budding en cours de collage Je peux témoigner que des sites comme Les Fruitiers Rares (au sein duquel est publié le présent article) ou Greffer.net (qui rassemble vraisemblablement la plus grande communauté de passionnés de greffe d'Europe) sont non seulement des outils précieux pour décrire techniquement les greffes et rendre compte des expériences de culture (en surmontant le barrage des langues étrangères mal maîtrisées), mais aussi une sorte de gage de passion et de sérieux. Ainsi, expliquer à un correspondant slovaque que je greffe en fente de très petits porte-greffes est plus facile avec un lien vers le présent article et décrire le chip-budding pour les porte-greffes plus gros se fait par un lien vers le site Greffer.net. Mes premières tailles vont fournir quelques greffons pour la Bourse aux greffons. J'ai reçu une demande de greffons d'un heureux possesseur de deux cultivars d'Asiminier de 4 m de haut achetés petits dans une pépinière française sérieuse. Malgré une pollinisation manuelle croisée, il n'obtient pas de fruits. Je penche tout comme lui pour une erreur d'étiquetage du fournisseur américain, donc la présence de deux exemplaires du même clone autostérile. Je réfléchis aussi sur les cultivars. Un correspondant allemand m'a indiqué, et j'ai pu le vérifier sur Internet, que le cultivar 'Prima 1216' est choisi pour des raisons d’autofertilité par de nombreuses pépinières d'Outre-Rhin, qui font le choix de vendre des arbres de plus d'un mètre de haut assez cher (environ 150 €) ; ce que ne réussissent pas encore les pépinières françaises. Une de mes préoccupations importantes concernant les cultivars est la taille des fruits et leur pourcentage de graines. Tous les cultivars sélectionnés sont excellents, mais, si un cultivar délicieux, solide et partiellement autofertile est parfait pour un arboretum, l'amateur de fruits rares cultive plusieurs cultivars et recherche les fruits les plus gros avec le moins de graines possible. D’où les sélections américaines, telles 'IXL' pour la grande taille des fruits ou 'Shenandoah' (du pépiniériste R. Neal Peterson) pour le faible nombre de graines, qui arrivent vers nos pépinières spécialisées. Ces travaux de sélection sont effectués très sérieusement par les universités de l'Ohio ou du Kentucky, comme l'INRA le fait en France pour d'autres fruits. Je suis allé cet été revoir le spécimen de l'arboretum Gaston Allard à Angers et je pense reconnaître le cultivar 'Davis'... Asimina triloba (L.) Dunal : spécimen unique de l'arboretum Gaston Allard, à Angers
Asimina triloba (L.) Dunal : fruit du spécimen unique de l'arboretum Gaston Allard, à Angers Je continue mes introductions : j'ai tout juste commencé à tester les cultivars 'Big Mama' et 'Brennon's Experiment'. Je rendrai compte ultérieurement des résultats les concernant, comme je vous ferai part de l'évolution de mes autres cultivars, de la poursuite de mes expérimentations de greffe et des informations tirées de mes futurs contacts...
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